Avant Apres Apres

Préparation de l'expédition

Islande

 

Dimanche 16 septembre 2012 : Blue Lagoon - Reykjavík

Blue Lagoon

Le 16 septembre 2012, René, accompagné de Jean-Pierre Joncheray et de Jacques, s'envole de Roissy Charles de Gaulle pour atterrir 3h30 plus tard à l'aéroport international de Keflavík.

Pas de séjour en Islande sans un détour par le Bláa Lónið (lagon bleu), situé dans le sud-ouest de l'Islande à 4 kilomètres de Grindavík et à 40 minutes de la capitale Reykjavík.

En sortie de la centrale géothermique de Svartsengi, le Blue Lagoon offre à nos voyageurs la chaleur réconfortante d'une eau d’un bleu laiteux très étonnant, naturellement riche en sels minéraux, silicates  et algues bleu-vert,

Le Blue Lagoon est un lac artificiel d’environ 5000 m2, alimenté par le surplus d'eau de la centrale géothermique de Svartsengi d'une température entre 35°C et 70°C selon les endroits. Captée à 2000 m sous terre, l'eau, portée à près de 300°C par le magma en fusion, atteint la surface à 70°C, où elle est utilisée pour chauffer les villes voisines.

La couleur bleu turquoise laiteux du lagon, résulte du mélange minéral de silice et de calcaire du bassin, combiné avec la présence d'algues.

Puis, exténués, ils rejoignent l'hôtel Park Inn à 600 mètres de l'artère principale de Reykjavík, Laugavegur.

 

Lundi 17 septembre 2012 - Borganes - Straumfjörður

Hôtel Park Inn

 

La matinée est consacrée à la visite du centre Reykjavík, notamment de sa cathédrale avec sa vue dominante sur toute la capitale, avec un passage obligé dans les musées, au port et dans les rues commerçantes de la ville.

 

Reykjavík (Baie des fumées) est la capitale la plus septentrionale du monde. Reykjavík est même la seule grande ville du pays avec sa communauté urbaine de plus de 180.000 personnes, soit 60% de la population totale du pays.

À l'heure du déjeuner, c'est l'occasion de déguster quelques-unes des spécialités culinaires du pays.

 

Puis en début d'après-midi, c'est le départ pour Borganes, petite ville de plus de 1 700 habitants à 70 Km au nord de Reykjavík, pour rencontrer Svanur qui conduira les plongeurs sur le site de l'épave.

 

Hvalfjörður

Sur la route n°1, ils empruntent un tunnel à péage, long de 5 770 mètres et atteignant la profondeur de 165 mètres au-dessous du niveau de la mer, qui passe sous le fjord.

L' Hvalfjörður (Fjord des baleines) était bien connu de Charcot qui, lors de mauvais temps, était venu s'y réfugier avec le Pourquoi-pas ? lors de ses campagnes précédentes, notamment début septembre 1928 et qu'il avait tenté désespéremment de rejoindre la nuit du 15 au 16 septembre.

Ce raccourci de 62 Km entre Reykjavík et les parties nord et ouest de l'Islande permet de passer d'une rive à l'autre en 7 minutes au lieu d' 1h comme cela était le cas avant son ouverture en 1998.

Pour atteindre Borgarnes, ils traversent le Borgarfjörður en passant sur le deuxième grand pond d'Islande, long de 520 mètres. La ville Borganes est le point d'entrée vers les terres intérieures et vers la péninsule de Snæfelsnes où tout au bout, le Snæfelsjökull, culminant à 1 446 mètres d'altitude, servit d’entrée à Jules Verne pour son Voyage au centre de la terre.

 

 

Bien que située au bord Borgarfjörður, Borganes n'a pas de port de pêche. Son économie est principalement commerciale et industrielle. Dans son magasin de développement photographique, Svanur est totalement disponible comme s'il attendait des amis. Après les présentations, tous montent dans son 4x4 pour se rendre là où les membres de l'expédition embarqueront pour aller plonger sur l'épave.

Straumfjörður est au bout du monde !

Après avoir quitté la route principale n°54, il faut s’enfoncer dans la lande et le désert de lave, sur plusieurs dizaines de kilomètres de la piste caillouteuse n°533 d'Álftanes (Vesturland) qui les emmène à travers la campagne islandaise. Le paysage alentour est magnifique, du vert partout, avec des montagnes enneigées qui se dessinent à l’horizon. les nobreux oiseaux d’oiseaux semblent escorter la voiture.

Puis ils tournent pour arriver encore plus loin sur une langue de terre rase. Après un dernier pont la voiture arrive enfin au bout de la piste.

 

Straumfjörður

 

L’endroit est à couper le souffle, splendide, mais totalement isolé, comme hors du monde, avec des moutons, des oies sauvages qui sortent de partout et de jolis chevaux de race islandaise qui viennent à la rencontre des visiteurs et une ferme.

 

ferme

 

 

C’est dans cette ferme, propriété de Guðjòn Sigurðsson à l'époque, que fut recueilli Eugène Gonidec, unique survivant du naufrage du Pourquoi-pas ? le 16 septembre 1936.

En Guðbjarni Helgason, le grand-père de Svanur, acheta la ferme en 1939. L'oncle de Svanur, Magnús Guðbjarnarson y vécu de 1939 à 1980.

 

 

 

Un peu plus loin, Svanur indique un grand hangar dans lequel les plongeurs pourront s'équiper. Quittant le hangar, à quelques centaines de mètres, Svanur emmène ses hôtes vers un ”petit port” qu’il a lui-même creusé et aménagé près de son chalet.

Un navire rouge et blanc est amarré. Pointant du doigt l’embarcation, Svanur indique que c’est son bateau (Haffrúin - Épouse de l'océan) qui emmènera les plongeurs sur la zone de l’épave du Pourquoi-pas ? située à quelques milles de là. Il indique également à René où il aura la possibilité de mettre son voilier après sa traversée de l'Atlantique Nord.

Notre hôte fait forte impression. Avec lui, rien ne semble compliqué et on le sent très enthousiaste pour le projet.

Le site est vraiment superbe et le vent fait onduler une herbe si verte qu’elle tranche avec la couleur du ciel d’un bleu profond. Ici et là, des os de baleine côtoient ancre et chaînes de navire. Un grand sentiment de quiétude émane de ce bout de terre nordique.

 

Cairn

Revenant sur leurs pas, Svanur leur montre le lieu du naufrage, la plage où ont été rassemblés les corps des victimes en 1936.

Puis non loin du chalet de villégiature de Svanur à deux pas de la mer, il leur fait découvrir le cairn à la mémoire des disparus, érigé par la volonté de Jean-Claude Lacaille et inauguré par Mme Vallin-Charcot et l'ambassadeur de France en Islande en 1997.

La pyramide de pierres fait face à la mer. En son centre, une sorte d’espar semble rappeler le danger.

Un texte gravé sur la plaque en métal souligne définitivement la mémoire des disparus de la catastrophe en tournant le dos au rocher assassin.

 

 

Sur la route du retour, près de Borganes que René continue de préparer la logistique de l'expédition, notamment le logement de l'ensemble des membres de l'expédition lors de leur arrivée en Islande.

 

Mardi 18 septembre : Ambassade de France - Musée de Sandgerði

 

Ambassade

 

 

 

Après une nouvelle matinée consacrée à la visite de la capitale islandaise, René, Jean-Pierre et Jacques retrouvent Monsieur Marc Bouteiller, ambassadeur de France en Islande, pour un entretien.

Cette cette entrevue fut l'occasion d'avoir un nouveau rendez-vous important le lendemain avec la directrice du Cultural Heritage Agency of Iceland (département d’archéologie islandais), Madame Agnes Stefánsdóttir, afin d'aborder le sujet des autorisations administratives pour plonger sur l'épave du Pourquoi-pas ?.

Depuis 2006, l'épave est protégée par les autorités islandaises et interdite à la plongée.

 

 

 

 

 

Sandgerði

 

 

À l'issue de cette rencontre, M. Bouteiller invite ces compatriotes à rejoindre le musée Charcot de Sandgerði, situé entre Reykjavík et l'aéroport international de Keflavík, où s'achève La Journée Charcot, en mémoire du commandant Jean-Baptiste Charcot quelques jours seulement après le 76ème anniversaire du naufrage du Pourquoi-pas ?

 

 

 

 

Organisée chaque année par le traducteur et ancien Président de l’Alliance Française Friðrik Rafnsson et le biologiste Jörundur Svavarsson, cette journée de commémoration fut l'occasion pour le musée de Sandgerði d'avoir l’honneur de recevoir deux nouveaux objets, liés aux expéditions de Jean-Baptiste Charcot :

 

Maquette

 

 

 

Une magnifique maquette du Pourquoi-pas ? réalisé par M. Acard (1922-1988), un Havrais passionné de modélisme ; don de sa veuve, représenté par ses petits-enfants Anne-Marie Acard et Nicolas Acard, en mémoire de son mari et de l’équipage du Pourquoi-pas ?.

 

 

 

Kayack

 

Un modèle réduit authentique de kayak inuit ayant appartenu à M. Charcot et qui avait été donné au navigateur par des habitants du Groenland, au cours d’une de ses expéditions au début du XXe siècle ; don de Madame Anne-Marie Vallin-Charcot, petite fille du commandant.

 

 

Séchoir

 

Le retour à Reykjavík se fait avec la visite d'un séchoir à morue et le plaisir d'un beau "coucher de soleil".

 

Coucher de soleil

 

 

Mercredi 19 septembre : Þormóðssker - Langjökull - Le cercle d'or

 

Hélico

 

 

Tandis que Jean-Pierre présente l'aspect scientifique de l'expédition à la directrice de l’Agence du Cultural Heritage Agency of Iceland, René, accompagné de Jacques, retrouvent Friðrik Rafnsson et Anne-Marie Vallin-Charcot à qui il a réservé une surprise.

C'est tout les quatre qu'ils partent en hélicoptère pour survoler le site de naufrage du Pourquoi-pas ?.

 

 

Þormóðssker,

 

 

Mais avant arriver sur le récif de Hnokki, près duquel s'est échoué le navire, il se dirige vers le phare situé sur l'île de Þormóðssker, dans la baie de Faxaflói, construit en 1942, suite au naufrage du Pourquoi-pas ?.

 

Mémorial de Þormóðssker

 

 

Et c'est à la stupeur générale qu'ils atterrissent sur l’îlot et découvrent un petit mémorial à la mémoire de Jean-Baptiste Charcot au sein même du phare où une plaque fut apposée le 15 juillet 1952 ; l'occasion pour chacun, et plus particulièrement pour Mme Vallin-Charcot, de laisser une dédicace sur le Livre d'Or.

Le temps de changer la porte de l'hélicoptère, et ils s’envolent cette fois vers le récif Hnokki où Madame Vallin-Charcot jettera, depuis l'aéronef une gerbe de fleurs que René également avait pris soin de préparer.

 

Gerbe

 

Mais le périple aérien ne s'arrête pas là, c'est le départ au sud-ouest de l'Islande pour un vol de 2 heures au-dessus de l'Islande et de sites grandioses avec un atterrissage sur le glacier Langjökull (Long glacier). Quatrième plus grand glacier au monde, Langjökull est le 2ème glacier en Islande avec une superficie de 953 km2 et dont le pont le plus haut culmine à 1 450 mètress.

 

Langjökull

 

Puis, après un survol du massif Kálfstindar l'hélicoptère se dirige vers le parc naturel de Þingvellir (Plaines du parlement), seul site islandais inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco depuis 2004.

 

Þingvellir

Haut lieu de l'histoire islandaise, la renommée de Þingvellir tient tout autant par l’histoire que par la géologie. L'Islande est partagée par deux plaques tectoniques et Þingvellir est l'endroit pour admirer au grand jour la faille qui sépare les continents de l'Amérique et l'Europe.

C'est dans la plus grande faille de 7,7 Km de long, la faille Almannagjá (Faille de tous les hommes), située à l'ouest de la plaine et sur le rivage nord du lac Þingvallavatn (Lac des plaines du parlement) d'une superficie de 83 km2, que fut abrité le lieu originel de rassemblement de l'un un des plus vieux parlements du monde, l'Alþing, fondé en 930 et que l'indépendance de l'Islande y fut proclamée le 17 juin 1944.

Puis l'hélicoptère se dirige vers Gullfoss et Geysir. À peine 5 kilomètres séparent ces deux hauts lieux touristiques islandais. Ici, l’eau règne en maître, se déversant dans une gorge de 70 mètres de profondeur où jaillissant du sol, soufrée et brûlante.

gullfoss

 

Gullfoss (Chutes d’or) est une succession de deux chutes d’eau situées sur la rivière Hvítá. Elles doivent leur nom à l’arc-en-ciel qui enjambe les gorges les jours de beau temps.

D’une hauteur de 32 mètres et d'une largeur de 70 mètres, avec un débit de 80 m3 par seconde en été et de 140 m3 par seconde en été, les chutes plongent dans des gorges de 2,5 Km de long.

 

 

Geysir

 

 

 

 

C'est dans le champ géothermique de Geysir, situé à l'entrée de la petite vallée Haukadalur, que l'on trouve les geysers Geysir et Strokkur.

Geysir est le geyser islandais qui a donné son nom à tous les autres, et dont le terme vient du verbe islandais  gjósa signifiant « jaillir ».

Situé juste à côté de Geysir, Strokkur est le geyser le plus actif d'Islande.

Contrairement à Geysir qui peut rester dormant pendant des années, Strokkur produit une éruption toutes les 5 à 10 minutes. Il projette de l'eau chaude dans les airs à une hauteur de 20 mètres.

 

 

 

 

 

Vol en hélicoptère

 

Cairn

 

 

De retour sur la terre ferme, René, Jacques et Jean-Pierre repartent en fin d'après-midi en 4x4 pour observer de près les geisers.

Cette fois, ils empruntent une piste non goudronnée qui traverse une région avec des volcans et des caves et longe le lac de Laugarvatn, village de 300 habitants situé à la croisée des chemins entre Þingvellir, Gullfoss et Geysir, à 100 km de Reykjavík.

 

 

 

 

De nuit, sur la route de retour ils ont pu admirer une magnifique aurore boréale.

 

Aurore boréale

 

Islande 2012 - Préparation de l'expédition sur le Pourquoi-pas ?
Film de Jacques Le Lay ©Corsaires d'Ango & Jacques Le Lay

 

Jeudi 20 septembre - Retour en France

Départ à 4h30 avec dans leurs bagages tous leurs rêves et de sérieux espoirs d'obtenir dans les semaines à venir les autorisations nécessaires au bon déroulement de l'expédition de plongées sur le Pourquoi-pas ?.

 

Iceland Air

 

 

 

France

La Pensée

De retour en France, René poursuit la préparation du voilier La Pensée qui sera affrété pour apporter toute la logistique de plongée et effectuer un voyage de retour, en passant par le Danemark, de août à septembre 2013.

La Pensée doit quitter en mai le port de Tancarville pour première destination les îles Scilly, puis après avoir longer les côtes ouest d’Irlande, le voilier entamera la traversée, en rasant Rockall vers Reykjavík où le navire et son équipage est attendu fin mai à l'occasion du Festival de la Mer, en même temps que la goélette L'Étoile de la Marine nationale. Cet événement sera pour René l'occasion sympathiser une fois encore avec le capitaine (précédemment capitaine de La Belle Poule qui lui avait offert un superbe voyage entre Brest et Rouen lors de l’Armada de 2003).

En plus de ces préparatifs, il finalise l'organisation de l'expédition en Islande : les dates de départ sont retenues, les réservations du logement et des billets d'avion et faites, et l'équipe définitive de l'expédition réunissant amis et fidèles compagnons d'aventures et de plongées est constituée.

Les membres de l'équipe

 

 

 

 

L'équipe de l'expédition

Suite de l'autorisation de plongée de la part du Cultural Heritage Agency of Iceland reçue le 5 mars 2013, René et Frédéric rendent visite à Mme Vallin-Charcot dans la résidence familiale de Neuilly-sur-Seine.

Cette rencontre du 8 avril 2013 leur permet de préciser à nouveau à la petite-fille de l'explorateur les objectifs de la mission. Ils profite de cette rencontre pour faire tournerfaire tourner la fameuse boule dans le bureau de Jean-Baptiste Charcot pour leur porter chance dans leur aventure.

Le courrier de Mme Vallin-Charcot du 23 avril 2013 assurera aux corsaires d'Ango de son soutien dans leur entreprise.

En effet, l’objectif n’est pas de refaire une biographie de Jean-Baptiste Charcot, réalisée maintes fois par des auteurs très documenté, ni de faire un coup médiatique. Le but scientifique de la mission est d’établir un diagnostic archéologique de l'épave du Pourquoi-pas ?. Cette étude illustrée de plans, de photographies et vidéos sous-marines permettront de disposer d’un témoignage dynamique de l’état de l’épave. L’ensemble de ces éléments fera l’objet d’un rapport précis présenté à Madame Vallin-Charcot et remis aux autorités françaises et islandaises.

Mais au-delà de cet aspect scientifique, c'est un hommage que les corsaires d'Ango rendront à Jean-Baptiste Charcot et à son équipage. D'abord ils retraçeront la navigation du Pourquoi-pas ? depuis la France jusqu'en Islande ; puis ils remettront au musée Charcot de Sandgerði une première médaille commémorant le centenaire du retour du Pourquoi-pas ? à Rouen, port normand d’où partaient les expéditions polaires de Charcot, et déposeront une seconde médaille identique sur l'épave du Pourquoi-pas ?. Enfin ils effectueront le voyage de retour que les marins disparus n'ont jamais pu réaliser jusqu'à Copenhague, où l'explorateur était attendu en 1936 pour y recevoir une décoration.

 

 

 

 

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