Avant Apres Apres

Univers familial

Enfance

1965-1867 - Naissance de Jeanne et Jean-Baptiste Charcot

Le 27 mai 1865, Augustine-Victoire Charcot donne naissance à une petite fille, Marie Amélie Jeanne Claudine dite Jeanne (1865-1940) au 13 rue Laffitte.

En 1867, après avoir vécu trois ans au 13 rue Laffitte dans le 9e arrondissements de Paris, le couple et leurs filles Marie et Jeanne emménagent dans un appartement d'uneune maison bourgeoise au 6 de l’avenue du Coq (actuelle rue Chapon dans le 3e arrondissement de Paris), impasse donnant sur la rue Saint-Lazare, au cœur d’un quartier résidentiel.

Les couches de Madame Charcot étant prévues pour le mois de juillet, Vincent Laurent loue pour les jeunes époux, à proximité de sa propriété avenue de Madrid, une maison de Neuilly-sur-Seine où ils s'installeront l'été. Jouxtant le bois de Boulogne, le quartier Saint-James est à l'époque est une véritable campagne dans une commune desservie par une sorte de dilligence.

Le 15 juillet 1867, Jean-Baptiste Étienne Auguste Charcot naît au 53 avenue de Madrid (ancien nom de l'avenue Richard Wallace en 1875, devenue l'avenue du Commandant Charcot en 1836).

 

1870 - L'exil

Barricades de la Commune

Pendant les années tourmentées de la guerre de 1870, alors que Jean-Martin Charcot reste à la Salpêtrière pour se consacrer à son service, madame Charcot et ses enfants échappent au siège de Paris en se réfugiant à Beuzeval près d'Houlage, puis à Dieppe. Jean-Martin décide son beau-père Laurent-Richard à rejoindre sa fille afin qu'elle ait le soutien d'une homme de la famille.

La ville est bien vite occupée par les Prussiens et, ne trouvant plus à se loger, Madame Charcot avec Marie, qui à 16 ans est d'une aide précieuse pour s'occuper de Jeanne agée de 5 ans et Jean-Baptiste agé 3 ans, se résigne à gagner Londres pour rejoindre leurs amis Cassela et s'installer Upper Phillipore Gardens. Quant à M. Laurent-Richard, il décide de rester à Dieppe.

Pendant les hostilités, le lieutenant Emile-Martin Charcot a deux doigts gelés. Il est fait prisonnier pendant la résistance de la bataille de Frœuschwiller contre les Prussiens. Quant à Pierre-Martin Charcot, carrossier de son état, il est pendant la guerre sergent-major au 38e bataillon de la Garde nationale.

La Salpêtrière transformée en ambulance reçoit un obus. Jean-Martin Charcot soigne les victimes des épidémies de typhoïde et de variole qui sévissent. pendant ces temps difficiles, son grand souci est celui des siens et d'être sans nouvelle d'eux.

 

Jean-Baptiste Charcot enfant

 

 

Le 18 janvier 1871, Bismarck proclame dans la Galerie des Glaces de Versailles, l’unité du Reich allemand. Le 28 janvier, Paris capitule et signe l'armistice qui paraît insupportable aux Parisiens qui ont résisté à l'ennemi pendant près de quatre mois malgré un siège très dur pendant lequel on a mangé du chien, du rat et les animaux du Jardin d'acclimation pour se nourrir.

Pendant le Commune, Jean-Martin Charcot circule muni d’un brassard de la Croix-Rouge qui lui permet de franchir les barricades dressées par communards. L'inssurection de Paris terminé, il part pour Londres pour ramener sa famille où il arrive aborrant d'une barbe extraordinaire qu'immédiatement sa femme lui fait raser.

Augustine-Victoire retrouve son appartement de l'avenue du Coq où rien n'a changé, hormis les tapis que Jean-Martin s'est permis d'enlever. les habitudes son retrouvé et la famille loue de nouveau la maison de Saint-James pour y passer les mois d'été.

De sa traversée de la Manche vers l'Angleterre, Jean-Baptiste Charcot a gardé en mémoire le souvenir du bateau et de la mer. Encouragé par l'ami anglais Cassela, grand amateur de marine, il adore les bateaux et presque toutes les photographies de son enfance, le représente un bateau à la main ou en costume marin.

À partir de 1872 Jean-Baptiste Charcot fréquente le cours mixte de Mademoiselle Fleury, rue de Savoie.

 

 

1873 - Hôtel Chimay, 17 quai Malaquais

En 1873, la famille Charcot quitte l'avenue du Coq et s'installe dans l’Hôtel Chimay, au 17 quai Malaquais.

 

Hôtel Chimay

L'hôtel de Chimay est comme toutes les belles demeures d'autrefois où la vie moderne se trouve trop au large pour la réception, et trop à l'étroit pour la vie quotidienne. Mais la beauté des lieux fait accepter le manque de confort : pas de cabinet de toilette (se sont les appartements les plus petits qui deviennent des cabinets de toilette), pas d'eau courante, de long corridors sombres, un chauffage défectueux.

L'hôtel de Chimay est divisé en quatre appartements loués à bail et situés au premier étage, tous plus beaux et plus incommodes les uns que les autres.

Les Charcot occupent un des beaux et grands appartements au premier étage de l’aile gauche de l’hôtel, dont les hautes fenêtres avec balcon donnent sur les quais de la Seine et la galerie Louvre.

 

Jean-Martin abandonne son cabinet avenue du Coq pour recevoir sa clientèle dans une partie de ce magnifique hôtel particulier du XVIIe siècle où il se fait un décor à la fois sévère et sompteux, en accumulant surtout des pièces de la Renaissance : tapisseries, bois scuptés, lustres compliqués, et où sa collection de tableaux se monte peu à peu. L'appartement, très élevé de plafond, est tendu de grandes tapisseries sombres. Les passont étouffés par d'épaises tapis. Les pièces sont assombri par les vitraux sont garnies de meubles Renaissanc et de tableaux avec de lourds cadres dorés.

Deux ou trois fois par semaine, l'escalier commun se remplit de patients atteints de maladies nerveuses qui prennent le plus souvent les fâcheux plus aspects, grimaçant, sautillants, affligés de tics bizarres, soutenus par des infirmiers ou portés sur des civières. Les célébrités, les hommes politiques, la noblesse et autres personnages importants de l'époque sont au nombre de ses clients. Tout comme Léon Gambetta, le Grand-Duc Nicolas de Russie, l'empereur Pedro II du Brésil, on vient consulter du monde entier le Professeur Charcot qui partage ses journées entre ses visites à la Salpêtrière le matin et sa clientèle privée l'après-midi.

 

Hôtel Chimay côté jardin

 

L'hôtel de Chimay abrite cinq familles toutes amies. Après le pavillon des Charcot, vient celui de Mme Alexandre Singer, puis celui Mme François Buloz, exacte réplique de celui du professeur Charcot à la différence que celui-ci possède une entrée particulière et un escalier qui lui est propre. Les Charcot ont également comme voisin la famile Pailleron, dont l'appartement est le seul qui possède une baignoire. Edouard Pailleron, auteur du « Monde où l'on s'amuse » a épousé en 1862 Marie Buloz, la fille de François Buloz, fondateur et directeur de la très célèbre Revue des deux mondes, qui a réunit l'élite des écrivains français. Les Pailleron ont eu trois enfant, dont Henri leur second fils décédé à l'âge de 6 ans pendant une violente épidémie de une diphtérie.

Dès leur installation quai Malaquais, les enfants Charcot et les enfants Pailleron, Édouard (junior) et Marie-Louise surnomée Le Sylphe, se sont tout de suite fréquentés et ont joués ensemble. Toutes deux casanières, Mesdames Augustine-Victoire Charcot et Marie Pailleron se lient d'amités et Marie-Louise Pailleron se prend d'affection pour Mme Charcot avec laquelle elle passe beaucoup de son temps, attirée par sa gentille bonhomie, sa bonté, son activité et son humeur toujours bienveillante et égale. Edouard Pailleron, dont le salon est très recherché depuis qu'il s'occupe de la revue de son beau-père, invite à plusieurs reprises Les Charcot.

 

Dessin de Jeanne Charcot par Jean-Martin Charcot Dessin de Jean-Baptiste Charcot par Jean-Martin Charcot Dessin de Marie-Louisse Pailleron par Jean-Martin Charcot

 

Très accueillante, Madame Charcot Charcot reçoit beaucoup avec affabilité. Les Charcot aiment les réunions intimes, maisais à mesure que la célébrité de Professeur croit, une vie sociale intense en découle et le cercle d'intimes s'élargit. Souvent les jeunes Jeanne et Jean-Baptiste sont appelés au salon pour les habituer à n'être ni trop timides, ni trop encombrants.

En excellente maîtresse de maison, Madame Charcot s'occupe de tout et s'applique à plaire en au "maître" dont l'humeur laisse parfois à désirer. Grâce à la souplesse d'Augustine-Victoire qui guette dans les yeux du "patron", ses moindres désires le ménage s'accorde à merveille.

Madame Charcot sort peu et travaille avec passion à la décoration de son intérieur. Elle a toujours cent prétextes pour ne pas quitter son atelier où son activité demeure extrême, guidée par son goût, son amour du travail et le désir passsionné d'ajouter à son intérieur une originalité qui lui est propre. Car dans un des salons de cet immense appartement, Augustine-Victoire a installé un atelier d'art d'agrément.

 

Le Pacha de Fragonnard

Sur un fond assombri, au-dessus du divan sur lequel elle s'assoit, Mme Charcot a accroché le portait d'un Pacha ventru tout habillé de blanc.

Souvent le Professeur Charcot traverse le petit salon où sa femme travaille. Il laisse tomber un mot et ressort par l'autre porte. Parfois même, il regarde son travail, approuve ou hausse les épaules sans dessérrer les dents.

Augustine-Victoire Charcot raffole de tout ce qui peut l'initier aux techniques d'art. À plusieures reprises les Charcot sont invités chez le critique d'art Philipe Burty pour y réaliser ce qu'on appellent des "japonnaiseries", à savoir de grands panneaux en soie gommée, tracés d'un seul coup de pinceau, sans reprise du trait.

 

 

Comme beaucoup d'enfants de son âge, le jeune Jean-Baptiste aime faire naviguer des petits voiliers sur le bassin du jardin des Tuilleries où il retrouve les enfants Pailleron et le jeune Jules Sottas qui partage la même passion des bateaux. D'un tempérament curieux et audacieux, le jeune Jean-Baptiste aime prendre des risques et donner des frayeurs à ses parents. Un jour, il entraînent deux ou trois camarades dans l'exploration des catacombes dont un éboulement récent a révélé l'accès, où ils manque y être ensevelis. C'est avec un coup de pied au derrrière que Les sapeurs les en chassent.

Dans la propriété entourée d'un vaste jardin de son grand-père paternel, au 19 avenue de Madrid à Neuilly, un grand bassin s'enfonce dans une grotte artificielle, édifiée avec les pierres du Temple démontées bloc à bloc lors de la démolition de la prison royale. Jean-Baptiste y a mouillé sa flotille de voilliers dans ce qu'il a appelé « le ports des yacht ».

Caisse

 

Un jour profitant de l'inattention de ses parents qui reçoivent des amis, et de la nurse occupée avec sa sœur, il se met en tête de naviguer lui-même sur ce bassin. Il tire de la remise une vieille caisse à savon qu'il gréée d'un bâton et d'un torchon en guise de mât et de voile.

Jean-Baptiste ne manque pas de baptiser son frêle esquif à l'aide d'un reste de peinture rouge. Il trace en lettres énormes avec une orthographe approximative « POURQUOI-PA ».

L'aventure est de courte durée car son Pourquoi-pa fait naufrage. Les battements d'ailes du canard effrayé font couler l'embarcation. Hurlant et ruisselant, il sort de l'eau et écope d'une fessée.

En 1903, Jean-Baptiste Charcot confiera dans La Vie Illustrée que ce sont ces deux mots, qu'ils écrivait étant enfant au bas d'extraordinaires, d'irréalisables projets de navires destinés à découvrir le pôle Nord, qui ornaient tous ses livres de classe et lui attiraient de terribles pensums.

 

Portrait de famille

 

1876 - l'École Alsacienne

Le 3 octobre 1876, à l'âge de neuf ans, Jean-Baptiste Charcot rentre à l'École Alsacienne dans la quelle il passera neuf années. Fondée en 1873 par des Alsaciens après la défaite de 1870, l'École Alsacienne est connue pour ses méthodes avant-gardistes. L'établissement met l'accent sur l'épanouissement de l'élève dans son travail comme dans sa vie quotidienne. Dans des classes peu nombreuses, l'école pratique une pédagogie selon des méthodes actives d'enseignement, sans sanction ni récompense, faisant appel au sens de l'honneur et de la responsabilité de l'enfant. Contrairement aux établissements traditionnels qui enseignent le latin à partir de la 8ème, l'École Alsacienne ne le fait qu'à partir de la 6ème, privilégiant les langues vivantes dès le primaire notamment par les chants. On y enseigne, la musique, l'art plastiques avec des promenades aux musées, une préparation militaire obligatoire pour les élèves avec la pratique du tir et de l'escrime. Le sport également fait partie des formes d'éducation. les élèvens prenne leur repas à la table des maîtres, titulaires de chaque pavillon.

Le jeune Jean-Baptiste adore la mer, les marins, les pêcheurs, ne rêve que de d'aventures et remplit ses cahiers d’écolier de dessins de bateaux et de matelots. Après l'ecole, sa sœur Jeanne vient le chercher avec le nurse. ils achètent des croissants rue d'Assas pour le goûter et avant de rentrer s'arrêtent au jardin du Luxembourg. Jeanne fait le tour du bassin en voiture à chêvre ou à âne tandis que Jean-Baptiste surveille ses voiliers. Plus tard, se sera sur le lac du Bois de Boulogne que l'ami anglais M. Casella, amateur de marine et responsable de sa passion pour les bateaux, l'initiera à la navigation. Le dimanche, Jean-Baptiste réclame toujours pour aller au Louvres visiter le Musée de la Marine, où l'Amiral Paris le reçoit paternellement avec sa sœur Jeanne, amusé par les inombrables question de l'enfantet l'intérêt passionné qu'il porte à ses modèles de navires.

Face à chaque découverte, face à chaque interdit, le jeune Jean-Baptiste répond invariablement « pourquoi-pas ? ». Dès lors, surnommé « le petit pourquoi-pas », il donnera toujours cette même réponse à ceux qui douteront de sa volonté de devenir marin.

 

1878 - Rencontre avec les Daudet

Le 10 février 1878, les obsèques de Claude Bernard, fondateur de la médecine expérimentale, sont l'occasion pour Jean-Martin Charcot de faire de rencontres qui cvont considérablement élargir le cercle de ses relations. Aussi, outre la connaissance d'Edmond Goncourt, Jean-Martin y fait la connaissance de Léon Gambetta et d'Alphonse Daudet qui deviendront des familier de la maison Charcot. Chaque jeudi, Julia Daudet reçoit au 31 rue de Bellechasse. Au cours de réceptions qui attirent les artiste, les hommes politiques et de nombreux membres de la haute société parisienne, se créent des relations, voire de nouveaux mouvements artistisques et littéraires. Jean-Martin accepte peu d'invitation mais avec et son épouse, il retrouveront pratiquement tous les jeudis la famille Daudet dans leur soirée où se côtoient Gustave Flaubert, Edmond de Goncourt, Ivan Tourguéniev, Émile Zola, Maurice Barrès, Émile Zola, Edouard Drumont, Guy de Maupassant, Ernest Renan, Arthur Meyer, Léon Gambetta. De l'amitié entre l'auteur des Lettres de mon moulin et du Professeur de médecine naîtra également une amitié, les rendant bientôt inséparables, entre leurs fils Jean-Baptiste et Léon qui viendra souvent chez les Charcot et qui plus tard deviendra le médecin des on père.

 

Le 26 juin 1878, sa demi-sœur Marie Durvis, fort belle personne au teint transparent et aux yeux clairs comme de l'eau, quitte la maison pour épouser Henri Liouville, Professeur de la Faculté de médecine de Paris et député de la Meuse. La cérémonie religieuse est célébrée à l'église Saint-Germain-des-Prés, au milieu d'une grande affluence d'amis et d'hommes politiques.

 

Jean-Baptiste Charcot

La même année, à l'École Alsacienne, Jean-Baptiste Charcot crée à onze ans, un petit journal hebdomadaire illustré, contenant rébus, caricatures, et chansons. Chargé de la chronique de l'École, le jeune Charcot écrit un feuilleton "à suivre". Intitulé La Revanche, le feuilleton narre, les aventures d'un trois-mâts voguant vers Patagonie.

Les enfants participent toujours aux réceptions donnés par leur parents. Agée de trieze ans, Jeanne converse longuement en anglais avec Sir Thomas Barlow assis à côté d'elle. Les enfants ont également leur réceptions car avec leurs amis aiment, Jean-Baptiste et Jeanne Charcot aiment à organiser des représentations impromptues, des déguisements, des surprises. Ainsi, à huit ans, Marie-Louise Pailleron fait ses débuts sur les planches dans un drame de Shakespeare, Le roi Jean.

Marie-Louise Pailleron

Dans une robe de cachemire orange agrémentée de manche de satin violet et ornée de motifs d'or, de lourds colliers et d'un manteau bleu roi du plus bel effet, elle tient le rôle du roi de France Philippe-Auguste. Son frère Édouard Pailleron, dans le rôle du bourreau, est vétu d'une blouse « sang de bœuf ». Jeanne, dans une robe de velours noir et portant un diadème, joue le rôle de Constance. Quant à Jean-Baptiste dans un tunique bleu ciel avec une ferronière d'or sur le front, il joue le rôle de son fils Arthur. Le piquant de l'entreprise est que tous jouent en anglais. L'asssitance applaudit frénétiquement pendant une apostre que déclame Jeanne dans un anglais impeccable.

Leur représentation est un tel succès qu'une seconde représentation est organisé chez Edouard Pailleron, bien qu'il ne soit pas partisan de ces représentations théâtrales, musicales ou autres. Une fois, ils jouent pour le Professeur une pièce de Paul Arène, Le Char, dirigée par l'auteur lui-même. Cette incursion dans le théâtre contemporain ne se renouvelle pas car c'est ce sont les œuvres de Shakespeare, auteur de prédilection du Professeur qui cite de mémoire des passages entiers, qui ont leur préférences.

 

 

En 1880, turbulant et toujours prêt à jouer, à se lancer dans des aventures, Jean-Baptiste Charcot monte une équipe de football, la « Société Sans-noms », avec ses camarades l'École Alscacienne qui, bien en avance sur son temps, possède même un terrain de foot .

En 1881, l'École ouvre un gymnase et Jean-Baptiste Charcot est premier en en gymnastique et dans toutes les compétions sportives. Adolescent, il se fait remarquer pour son goût de l'effort physique. Élève moyen par paresse, sa constitution physique, son endurance, son énergie et son inaltérable optimiste lui permet d'exceller dans les disciples individuelles et dans les sports d'équipe (boxe, escrime, football, rugby).

En 1882, Jean-Baptiste Charcot fonde une des premières associations sportives de l’École Alsacienne.

Pendant plusieurs années, la famille Charcot passent les vacances d'été sur la côte normande, à Ouistreham. Toujours encouragé par M. Cassela qui réside également dans la région avec ses deux filles Ella et Nélia, Jean-Baptiste Charcot prend le goût de la mer et s’initie à la voile et aux choses de la mer. Il fréquente les pêcheurs du port et est libre de barboter avec avec eux, de les accompagner même à la pêche et de relever avec eux les filets, ce qui l'enchante. Plus tard, il accompagnera les pilotes sur leurs bateaux et apprendra à manœuvrer parmi les récis et les courants coîtiers.

Jean-Baptiste pense faire carrière dans la Marine, voulant même intégrer l'école navale. Au retour de l'un de ses villégiature, il annonce à son père sa volonté d'être marin. Jean-Martin Charcot hausse les épaule, croyant à une fantaisie d'écolier paresseux imaginant le métier de marin comme une perpétuelle croisière de plaisance. Il refuse tout net, arguant qu'en tant que fils de médecin, il serait absurde de ne pas suivre une filière où il serait pour lui un guide et un appui . Contrairement à lui qui a dû travail dur, seul, sans patron, il entend que son fils bénéficie de tout ce qu'il peut lui offrir et que lui n'a pas eu. Jean-Baptiste essaie d'argumenter, de résister et de prendre sa mère comme avocate. Mais rien n'y fait.

 

École

École Alsacienne

 

Ornement

 

Jeanne Charcot

 

Jeanne la sœur de Jean-Baptiste est une jeune fille, un peu fantasque, aux yeux bleus pleins de malice, élevée comme un garçon, parmi des garçons. Tous les amis de Jean-Baptiste sont les siens.

Adolescente, Jeanne possède déjà la gravité d'une grande personne. Plutôt petite, les cheveux noirs, elle a les traits réguliers de son père et sous une arcade sourcilère très prononcé de grands yeux bleux sombres.

Très laborieuse comme sa mère, elle se livre volontiers aux même travaux. Infiniment instruite, son frère et elle parle anglais comme leur propre langue. Comme son père, elle apprend les langues avec une facilité remarquable. Connaissant l'italien, l'allemand et l'espagnol, elle apprendra le russe et étudiera l'arabe. Ce don rare lui permettra d'accompagner le Professeur lorsqu'on l'appelle en consultation dans ces divers pays. Pleine de tact et de sensibilité, elle est partout à sa place.

A 18 ans, Jeanne Charcot plait infiniement au amis de son frère et aux élèves de son père. Elle n'y prête guère attention car elle est loin d'être ce qu'on appelle une coquette.

 

 

 

 

 

 

Neuilly, 29 rue Saint-James

-> voir Maison Charcot

Les Charcot sur la  terrasse à Neuilly

En 1883, résidence de Neuilly louée pour l'été devient la propriété des Charcot. À l'occasion de la nomination de Jean-Martin Charcot l'Académie des Sciences, son beau-père qui lui témoigne un grande affection, lui apporte l'acte de d'achat de la maison de Neuilly comme cadeau pour lui et sa femme.

Prolongement du couple Charcot, de leurs liens, de leurs passions artistiques. Ils s'y entendent bien et y expriment leurs dons et leurs originalités en décorant la maison comme à leur habitude à leurs idées et à leurs goûts.

Les Charcot aiment les animaux et la maison est une vrai ménagerie comptant des chiens (Carlo le lévrier, Sigurd le dogue, Zyraph le caniche), des singes (Gustave le ouistiti qui s'installait sous la robe de madame Charcot pendantqu'elle travaillait ; le singe Zibidi dont les domestiques ne supportaient plus les méfaits et que madame Charcot donnera au Jardin d'acclimatation profitant du séjour en Espagne de son mari en 1887 ; Rosalie la turbulente guenon-araignée offerte par l'empereur du Brésil ; Zoé la petite guenon-capucin ), l'âne Saladin, un hara canard ...

 

La famille se plaisant tellement dans leur résidence de Neuilly, et la proximité permettant à Jean-Martin Charcot de continuer son travail à Paris et de rentrer le soir, fait que la famille y séjourne près de six mois par an.

L'été, Jean-Baptiste Charcot rêve de grands horizons et joue à l’explorateur ou au naufragé sur l'île du lac Saint-James que le conservateur du Jardin d'Acclimation a mis à leur disposition. L'imagination de Jean-Baptiste est nourrie de romans d'aventures, de livres en français ou en anglais. Il les dévorent tous mais sa préférence va pour Jules Verne qui le captive par-dessus tout.

Désormais les enfant accompagnent leur père dans ses voyages et en août 1883, Jean-Baptiste et Jeanne vont avec leur père aux Pays de Galles et les Iles Anglo-Normandes. Come de coutume, Madame Charcot préfère rester dans son intérieur déclarant que quand elle se déplace, il lui faut emmener sa literie, sa cuvette de toilette et d'innombrables bagages.

 

Hôtel de Varangeville, 217 Boulevard Saint-Germain

Plaque
Hôtel de Varangeville

En 1884, la famille Charcot quitte l'Hôtel de Chimay du quai Malaquais, pour le 217 boulevard Saint-Germain. La fortune déjà considérable de Jean-Martin Charcot, lui permet d’acquérir, pour 1 500 000 francs auprès du maquis de Gontaut Saint-Blancard, le prestigieux Hôtel de Varangeville.

Construit en 1704 par l'architecte Jacques Gabriel V, ce splendide hôtel particulier, autrefois 63 et 65 rue Saint Dominique, fut l'une des premières grandes demeures du faubourg Saint Germain. L'hôtel de Varengeville est profondément modifié lors de la percée du boulevard Saint-Germain par le baron Haussmann. La propriété est frappée d'alignement : les dépendances sur le devant sont expropriées et l'avant-cour est coupée en biais. L'architecte Jean-Baptiste Leroux remanie l'hôtel en 1877 et édifie un nouveau corps de bâtiment pour doubler l'ancien, amputé de son avant-cour qui donnait sur la rue Saint Dominique, un peu en retrait et séparé du boulevard par une haute grille.

Par les jardins, les Daudet voisinent avec les Charcot dont ils voient le jardin avec ses dessins de buis. Jean-Martin Charcot a redessiné lui-même ce magnifique et vaste jardin à la française avec des courbes harmonieuses de parterres, des massifs de verdures du jardin, ses festons de buis et y installe des japonaiseries et les bustes de Jeanne et de Jean sculptés par Mme Charcot. Le Professeur ajoute deux ailes en retour sur le jardin (disparues aujourd'hui). L’une est pour pour l’atelier d’ar Mme Charcot ; l’autre est pour pour son cabinet de travail et de consultation. Jean-Baptiste à sa chambre au ez-de-chaussée, la seule chambre à coucher qui ne soit pas à l'étage.

 

Hôtel de Varangeville côté jardin

 

Les lieux sont splendides. Ce bel ensemble est fait d'une succession de pièces hautes et spacieuses ouvertes sur cour et jardin par d'immenses baies, des vestibules succédant à des anti-chambres et des des salons, des vestibules.

Les Charcot entreprennent l'aménagement de leur intérieur avec une décoration et un ameublement dans un style du Moyen âge et de la Renaissance apprécié à l'époque. Suivant ses goûts personnels, Jean-Martin Charcot fait remplacer les belles boiseries recouvrant les murs, sacrifiant le décor réputé intact que la Maréchale de Villars avait installé dans son hôtel au temps de la Régence (les boiserie trouvent acquéreur auprès du comte Frédéric-Alexis-Louis Pillet-Will, qui construisait son hôtel rau 31 rue du faubourg Saint-Honoré. L'hôtel vendu en 1963, elles sont acquises par Mr. and Mrs. Charles Wrightsman qui en font don au Métropitlan Museum of arts de New York qui en le remontant en fait son plus bel ensemble d'arts décoratifs français).

Des peintures sombres et des vitraux aux personnages hiératiques ou d'armoiries ornent les pièces aux murs tendus de tapisseries aux tons vieillis ou habillés de boiseries répétant des panneaux ou des colonnades aux feuillages entrelacés. Accrochés aux plafonds à caissons, des lustres en fer forgé profilent leurs arabesques réhaussés d'or discrètement lumineux. Les colonnes de bois sombre, les tapis d'Orient et les meubles en bois sculptés de style Renaissance ou Louis XIII, donnent aux pièces de réception une allure grave et somptueuse.

Jean-Martin Charcot ornent la demeure de tableaux sélectionnés soigneusement par ses soins, ainsi transforme-t-il son intérieur en vitrine pour sa collection artistique et ses propres dessins.

Pour son cabinet de travail et de consultation, il conçoit une décoration intérieure dans un style gothique avec des vitraux qui donnent une impression un peu mystérieuse avec un éclairage d'église. La pièce est divisée en deux parties, l'une pour la science t l'autre pour son confort. Dans la partie la plusvaste, Il dessine et y aménage son immense bibliothèque inspirée de celle des Médicis au couvent San Lorenzo de Florence où les rayonnages recélant un grand nombre d’ouvrages montent jusqu’au très plafond à caissons. Jean-Martin Charcot, qui maîtrise l’allemand, l’anglais, l’italien et l’espagnol, lit tous les travaux dans les revues ou les ouvrages qu’il reçoit de l’étranger.

 

Les noces de Cana de Jan Steen

Aussi, la bibliothèque du maître de maison est coupée à mi-hauteur par des galeries à balustrades, auxquelles on accède aux deux extrémités par des escaliers en colimaçon. À gauche de la porte, une très longue table couverte de périodiques et de volumes divers. Devant la grande fenêtre, sur des tables plus petites des dossiers sont posés.

À l'extrémité de ce sombre et imposant cabinet où il examine ses malades et travaille jusqu'à très tard le soir, il installe un grand bureau tou plat, couverts de livrs et de manuscrits, son fauteuil et beaucoup d'autres siège. Dans la partie du fond, se trouve la cheminée et des vitrines qui renfermes des antiquités. Les murs sont couverts de tapisserie et de tableaux. D'ailleurs, Jean-Martin Charcot a plécé, qu'elles soient toujours présente à son regard, les noces de Cana de Jan Steel qu'il ne se lassait d'admirer qu'il n'eût consenti à aucun prix à se séparer.

 

L'immense cabinet de travail et les deux salons qui le précèdent constituent les imposantes salles de réceptions qui impressionnent tous les visiteurs. Léon Daudet écrira dans Devant la douleur : « Quai Malaquais, dans l'hôtel de Chimay, comme boulevard Saint-Germain, nous traversions en galopant ces salons remplis de malades, accablés et inquiets dans des fauteuils, sur des chaises, sur des divans, accompagnés de leur médecin ou d'un infirmier. C'était le temps du mobilier moyen âge, des cathèdres, des vitraux en couleurs, du cuir travaillé, des recoins sombres, des tapisseries rafistolées, du Louis XI, du Louis XII et du gothique. Les ataxiques et les mélancoliques grinçaient sur des prie-Dieu baroques du XIIIe siècle. Les atrophiques musculaires étendaient leurs membres décharnés sur des griffons, des guivres ou des gargouilles. Imaginez la géhenne dans un bric-à- brac, la cour des miracles pathologiques logée dans un décor de Victor Hugo. Ce spectacle et celui de nos ébats devaient donner une impression de cauchemar aux millionnaires allemands, russes, américains, polonais, anglais et turcs qui venaient chercher dévotement, aux pieds du roi des neurologues, leur ordon-nance de bromure, de noix vomique ou d'eau de Lamalou. »

 

Ornement

 

Les décorations tant intérieures qu'extérieures sont conçus par le couple Charcot. Et comme ils aiment fabriquer de leurs mains et que ni l'un ni l'autre n'est maladroit, Augustine-Victoire installe, dans une grande pièce au rez-de-chaussée, l'atelier d'art de la famille, où on y travaille le bois, la terre, le cuir, le métal, le verre , l'étoffe, ... dans une constante bonne humeur.

Le Professeur vient souvent dans cet atelier, s'adonnant à son délassement favori, pour travailler à de nouveaux embellissements en donnant des conseils, dessinant les œuvres à exécuter ou en réalisant lui-même les travaux d'après les notes et les croquis qu'il a consignés lors de ses voyages. Ainsi Jean-Martin Charcot orne un service de table de ses croquis de voyage en camaïeu, ou réalise des panneaux de faïence, imités des anciennes fabriques de Delft pour décorer les parois d'une cheminée. Sur une faïence à grand feu, il reproduit une première fois les célèbres émaux de Léonard Limosin représentant les douze apôtres, puis plus tard dans la taille originale, il les réalise sur un émail de cuivre pour un meuble Renaissance en bois noirqui décorera un des sessalons. Pour créer des vitraux dans ses pièces intimes, il peint la porcelaine et le verre d'après les décors du palais Orsini. Augustine-Victoire Charcot n'hésite pas à courir au fond du faubourg Saint-Antoine pour apprendre d'un artisan la manière de cuire un émail, et de l'enseigner à son mari. Ils apprennent avec succès de nombreuses techniques artisanales : gravure sur bois, cuisson des émaux, faïence, mosaïque, etc. Madame Charcot décore la façade intérieure de l'hôtel de plaques de faïence, sur lesquelles elle a reproduit La danse des morts d'Albrecht Dürer. Elle peint le plafond du grand salon dans les tons « bleus, blancs, noirs et ors » d'après la description que son mari lui a faite de celui de Tarascon. Elle complète une monumentale cheminée d'une mosaïque dorée, décore des verres de cristal d'émail multi-colore ou réalise le buste de son grand homme. Jeanne repousse du cuir ou sculpte un figure réhaussé de couleur à la manière des Tanagras ; Jean-Baptiste, inlassablement dessine des bateaux.

Au couple Charcot et à leur enfants, des familliers, artistes ou dilletantes se joignent à eux, dont trois des plus experts, Ella et Nélia et leur père M. Casella, qui viennent chaque année d'Outre-Manche partager quelque temps l'hospitalité des Charcot. On trouvera en profusion dans les salons de l'hôtel particulier, la production artisanale familiale qui l'admiration de tous leurs visiteurs de l'époque, de plus en plus célèbres au fur et à mesure que s'élève la condition sociales de Jean-Martin Charcot : sculptures en ronde bosse ou bas-reliefs, ornements cielés ou repoussés, services de table dorés ou peints, vitraux, émaux, faïence, meubles en panneaux sculptés, gravés et coloriés reliures de livres, coffrets, sièges, tables, bibelots faintaisistes, imités de l'ancien, cirés, patinés, viellis à dessein.

 

Aménagement et décoration de l'hôtel de Varangeville par Jean-Martin et Augustine-Victoire Charcot

 

Ornement

 

Les élégantes soirées du mardi, d'octobre à juin, s'organise d'abord d'un diner, en cercle relativement restreint, suivi d'une réception où, au monde médical, se mêlent des hommes politiques, des critiques, des artistes

Augustine-Victoire emmène son époux au théâtre où ils ont leur loge réservée. Jean-Martin Charcot aime aller au spectacle et se distraire même si « ces soirées lui mangent ses soirées et ses nuits » pour son travail de lecture et de préparation de ses leçons. S'ils sortent peu, les Charcot aiment recevoir. Marié à une femme supérieure, douée d'un sens artistique très élevé, Le Professeur Charcot peut ouvrir en toute tranquilité son salon aux exigeants lettrés et mondains. Aussi, d’octobre à juin, avec tout le faste de leur condition, ils ouvrent leur somptueuse demeure pour leurs soirées du mardi. Dans le salon de madame Charcot, désormais très prisé, se pressent le tout-Paris médical, littéraire et politique. Les « Mardis » sont aussi suivis que les «Jeudis» de la rue de Bellechasse et en sont en quelque sorte le pendant mais n'ont pas la même vocation.

Les invitations annuelles, formelles, alternent avec celles, plus ou moins fréquentes, des familiers, des obligés et des élèves. Soigneusement préparées par madame Charcot, tout est supervisé par Jean-Martin, aussi bien la propreté des multiples salons et anti-chambres débarrassés des clients et des malades consultants l'après-midi, que la liste des convives, leur réoartition et leur place à table, ou le choix des vins, le contôle de leur décantation et leur maintien à la température requise. Mme Charcot fait dressé cinq ou six tables dans la salle à manger pour un dîner où l'on mange et on boit beaucoup, comptant six à sept services, des quatre sortes de vin, de nombreux desserts et liqueurs servis aux convives qui attachent leur serviette autour de leur cou avec des petites chaînettes à pinces.

Le dîner est pris en famille avec Jean-Baptise, sa sœur Jeanne, parfois leur oncle Pierre-Martin et quelques convives choisis. Parmi les intimes, on retrouve Alphonse, Léon et Julia Daudet fidèles aux mardis des Charcot, Paul Arène, et Philippe Burty. À la table des Charcot, on retrouvera des membres de l'Institut, collègues de la faculté et l'académie de médecine et on comptera notamment des officiels tel le bey de Tunis, le cardinal Charles Lavigerie ; le préfet de police Louis Lépine ; le préfet de la Seine Poubelle, Eugène Poubelle ; l'architecte l'opéra Charles Garnier, le compositeur Ernest Reyer ; le peintre Jean-Léon Gérôme et les sculpteurs Eduardo Tofano, Jules Dalou et Alexandre Falguière ; les écrivains Théodore de Banville, Jules Claretie, Sully Prudhomme, Frédéric Mistral. Dans cet univers où ils fréquentent les milieux aisés des mondes politiques, scientifiques, intellectuels et artistiques, Jean-Baptiste et Jeanne évoluent avec aisance.

Les élèves de Charcot sont souvent invités mais après le repas car le dîner est suivi d'une grande réception accueillant un près d'une cinquantaine d'invités. Ils attendent dans les salons que les dîneurs achêvent les plantureux repas, et se mèlent à eux pour prendre le café dans les salons, ou continuer à boires des alcools dans le fumoir. Le jeune Sigmund Freud, de passage à Paris d'octobre 1885 à février 1886 pour suivre les cours de Jean-Martin Charcot à la Salpêtrière, décrira dans les lettres adressées à sa fiancée ces fameuses soirées du mardi chez le Professeur. Il s’émerveille du « château féerique qu’il habitait » et de pouvoir y rencontrer à côté des gloires de la médecine, des littérateurs, des écrivains célèbres, des artistes et tout un monde officiel et politique.

La famille Charcot très est en vue dans les milieux parisiens mais où toutes les relations passent par le cœur. Souvent Jean-Martin Charcot prie son ami Alphonse Daudet de rester un peu après les autres pour bavarder. Tandis que les deux hommes échangent, les enfants, tout en savourant un délicieux chocolat et des tartines beurrés écoutent avec plaisir les causerie amusantes entre le clinicien et le romancier.

 

 

Jeunesse

1885 - Les études de médecine

Le discipline familiale ne change pas. C'est l'autorité paternelle, le goût du travail, le respect strict des principes moraux, qui sont à la base de l'éducation de Jean-Baptiste et de Jeanne Charcot.

Jean-Baptiste Charcot vit une jeunesse heureuse au sein d'une famille très active et très unie où parent et enfant se tutoient, et dans laquelle se forgent ses principes humanistes. Il a trouvé un bon équilibre entre les études et le sport. Sa nature joviale, sa stature athlétique attirent la sympathie. Le prix de camaraderie lui est décerné par l’Association des Anciens Elève. Ce n’était pas une récompense car il n'y en a pas à l'École Alsacienne, mais un souvenir offert non pas forcément à l’élève le plus distingué, le plus appliqué, le plus apprécié par ses succès et ses progrès, voire par sa conduite régulièrement correcte, mais à celui qui, par sa manière d’être, par son caractère et sa sociabilité, paraissait être le plus sympathique à ses camarades.

Jean-Baptiste Charcot décroche son baccalauréat ès sciences, le 5 septembre 1885, et commence ses études de médecine, aux côtés de son ami Léon Daudet. La voie du fils Charcot semble donc toute tracée, abordant des études mille fois plus rebutantes à ses yeux que tous les maths qu'il lui avait fallu absorber pour le Borda. Il passe son temps entre ses études, cours de botanique et de chimie à la rue Vauquelin, physique à la Sorbonne, anatomie au laboratoire situé au jardin des Plantes. Étudiant en médecine par obéissance et respect vis-à-vis de à son père, il prouve néanmoins des qualités d'obstination et de courage en mettant un point d'honneur, par amour-propre de son nom, à se classer parmi les meilleurs. Il continue néamoins à assouvir sa passion des bâteaux en rejoignant un groupe de régatiers pour à la manœuvre de monotypes sur les bassins d'Asnières, de Meulan, du petits Gennevilliers ou de Sartrouville, comme il le faisaient déjà du temps de l'École Alsacienne avec ses amis Linzel et Marcou.

 

Jean-Martin Charcot en Saint-Père Jeanne Charcot en Sainte

Tout comme à l'hôtel Chimay, on continue à organiser des représentations théâtrales. Dans l'atelier d'art famillal qui au fil des années prend de l'extension, on fabrique les costumes, les décors, et pour les représentations montées par la famille.

 

Chaque année le 11 novembre, jour de la Saint Martin, on célèbre la fête du patronale du Professeur Charcot. Les enfants avec leurs amis et les élève, anciens et nouveaux, du Maître préparent une revue, une pantomime ou une fantaisie théâtrale.

Les répétitions ont lieu dans le cabinet de travail du Professeur qui accepte de s'en laisser chasser en feignant d'ignorer de qui se trame.

 

Après un dîner, la représentation est donnée dans le grand cabinet avec ses galeries latérales, où se pressent les spectateurs qui n'ont pas trouver de place ailleurs. Sur la scène dressée au fond de la pièce, on joue de du Molière ou du Shakespeare avec Jean-Baptiste en Jules César ou Jeanne en Macbeth avec les sœurs Casella en sorcières, ou une revue composée par les enfants Charcot qui donnent libre cours à leur fantaisie, pour le plus grand plaisir du Patron et des invités de marque. Le triomphe fut la légende de Saint-Martin, composée en l'honneur du Patron. Les vitraux, les costumes moyenâgeux, tout est l'œuvre de la troupe.

Article du Figaro

 

Jean-Baptiste est le plus ardent à ces parties. Grand mystificateur, sa grande joie est de scandalier les snobs. Il galope, avenue des Accacias, déguisé en cowboy pour donner des palpitations aux oisifs gourmets et à monocle qui plastronnent sur un cheval. Un jour, il se rend au restaurant à la mode, le château de Madrid, dans la charette du jardinier tirée par le vieil âne Saladin, et jette négligemment les rênes au groom ébahi parmi les équipages de luxe et les élégantes qui le lorgnent avec dédain. Un dimanche après-midi sur le lac Saint-James, il rame doucement sur un canot en compagnie de ce qu'il semble une élégante jeune femme assiste en face de lui. Soudain, les passant s'arrêtent pour assister à une dispute qui vient d'éclater pendant laquelle ils voient le jeune homme se dresser et précipiter dans le lac la jeune femme qui n'a pas poussé le moindre cri. la police est alertées, la foule augmente etle menace. Jean-Baptiste éclate de rire, repêchant sa victime, il prouve aisément qu'il ne s'agit queun mannequin de couture en osier, habillier d'une robe de sa mère et coiffé d'un chapeau de sa sœur.

Canotage

 

La famille

Avec ses camarades, Jean-Baptiste forment une bande joyeuse qui apporte à la maison un entrain fou. Jean-Martin Charcot qui adore ses enfants montre une extraordinaire indulgence pour le tapage de cris, de rires, de chants et de farces qui remplit dans la maison. Tous s'agitent en sa présence sans le moindre scrupule et c'est à peine si le Maître les perçoit. Et Madame Charcot témoigne de la même mansuétude.

Une fois, dans un pousse-pousse que Savorgnan de Brazza avait donné à son père, ils promènent un affreux épouventail qu'ils entourent de prévenances et de petits soins et qu'ils emmènent jusqu'au Bois de Boulogne, remontant ainsi toute l'avenue des Accacias en pleine heure de pointe. Au retour le monstre est photographié, avec tous, assis à côté du Professeur Charcot dans le jardin de l'hôtel de Varangeville.

La bande compte aussi des filles avec Marie-Louise Pailleron, les sœurs Elia et Celia Cassela et d'autres encores. Chacun a ses armes et son cris : tel le moulin comme emblême par Henri Meunier, un toueur choisi par Jules Sottas. Henry Meige a pris l'araignéee comme totem, Jean-Baptiste Charcot a choisi un grappin, Jeanne Charcot a choisi le tamanoir. Le bulgare Dimitri-Ivan Michailowski est affublé d'un parapluie par ses amis.

 

 

En 1886, Jean-Baptiste et Jeanne accompagnent leur père en voyage en Belgique, en Hollande, à Turin et à Venise.

En octobre , à la reprise des cours de deuxième année, Jean-Baptiste, Jules Sottas et deux autres de ses camaradres sont assidus au cours donnés dans le pavillon de dissection de l'École Pratique dont ils connaissent tous les recoins de ce bâtiment alors à peine achevé. Les incursions les ont menés su sous-sol au toits. Dans les combles ils installent instand de tir de quarante mètres. Avec Henri Meunier, Henry Meige et quelques autres, ils forment une petite bande associée aussi bien pour leurs études que pour leurs moements de détente. Leur quatier général est l'hôtel de Varangeville. À la belle saison, le clan se transporte à Neuilly et font des excursions en tricycles d'abord puis sur les premières bicyclettes.

 

A Neuilly

 

Jean-Baptiste partage le goût du canular avec ses compères Léon Daudet et Philippe Berthelot. Un jour le Professeur Charcot reçoit d'un de ses clients un aigle en cadeau. La ménagerie étant déjà bien encombrée, il demande aux jeunes gens de donner l'aigle au jardin d'Acclimation. Au lieu d'obtempérer, Jean-Baptiste et ses camarades s'entassent dans un fiacre avec l'encombrant animal et le portent solennellement l'oiseau symbolique au général Boulanger qui croyant à un hommage d'enthousiastes admiratuers les remercie avec effusion, sans se douter qu'ils se payaient sa tête.

 

 

camping

1887 - Conscription

En juin 1887, Jean-Baptiste Charcot, Henri Meunier, Henry Meige et Dimitri-Ivan Michailowski et Jules Sottas font du camping dans la forêt de Fontainebleau pendant quelques jours et c'est Jeanne Charcot qui leur prépare leurs sacs.

Bien des années plus tard, Jules Sottas se rappelera la petite trousse en soie joie que Jeanne lui avait cousue pour cette occasion.

En juillet et en août 1887, Jean-Baptiste et Jeanne voyage avec leur père et ses compagnons, l'écrivain Paul Arène et le critique d'art Philippe Burty, en Espagne, à Gibraltar et au Maroc espagnol, Ceutan et Tétouan. La chaleur torride du mois d'août marquera Jean qui gardera une certaine aversion pour les pays chauds.

 

1872

 

 

 

 

Tout comme ses camarades, Henri Meige, Georges Viguès, Paul Noguès et Léon Daudet, Jean-Baptiste Charcot fait partie de la même « classe » de conscription. Ces jeunes étudiants se libèrent de l'incertitude du résultat du tirage au sort qui décide de la durée du service militaire, instituée par la loi Tiers du 27 juillet 1872 - cinq ans ou un an - en optant pour un engagement conditionnel d'un an.

Engagé, le 9 novembre 1887, comme soldat de deuxième classe au 10e régime d'artillerie, Jean-Baptiste Charcot, effectue son année de volontariat en qualité de médecin-auxiliaire, au 46e régiment d'infanterie, rue Babylone à Paris.

Le 8 septembre 1888, sa demi-sœur Marie Durvis, veuve d'Henri Liouville décédé le 21 juin 1887, épouse Pierre Marie René Ernest Waldeck-Rousseau (député de la Loire-Inférieure, ancien ministre de l'intérieur des gouvernements de Léon Gambetta et de Jules Ferry), à la mairie du 7e arrondissement et à l'église Sainte-Clothilde.

Brillant externe à Saint-Antoine, Jean-Baptiste interrompt ses études de médecine pour faire ses trois périodes réglementaires de réserve et de territoriale au régiment d'infanterie stationné à Rouen, à la 22e section d'infirmiers militaires stationné à Paris.

 

Pour être détacher aux chasseurs alpins (corps crée par la loi du 24 décembre 1888), il entraîne avec lui avec lui son camarage Paul Noguès également comme médecin-auxiliaire. Descendus retrouver le bataillon qui manœuvre du côté d'Isola, ils reçoivent leur ordre rejoindre le 23e bataillon de chasseurs alpins à Saint-Étienne-sur-Tinée, le 1er juin 1888. Là Mme Charcot bravera les affres du voyages pour voir son fils et Jean-Baptiste a la visite de la famille qui a séjourné à Aix-les-Bains auprès de l'empreur du Brésil. Malgré les conditions de vie rudimentaires, Jean-Baptiste Charcot est ravi. Il adore vivre en plein air, il aime mettre son endurance à l'épreuve et apprécie la camaraderie qui règne à la caserne. Taillé comme un atlète, vigoureux, musclé et fier de sa force, ses camarades le surnommeront "poumons-fort".

 

Chanson

De retour à la vie civile, externe à Saint-Antoine, Jean-Baptiste Charcot prépare sans conviction mais avec acharnement, son concours d'internat. Il reprend aussi sa vie d'étudiant fortuné et heureux et retrouve son cercle d'amis auquel se joint Cuvelier le fils du grand épicier et Bouchacourt un bon garçon naïf.

Étudiant en médecine, il a toutes les occasions de satisfaire son penchant pour les blagues. Au centre d'une bande joyeuse de jeunes fous toujours disposés à arrêter les omnibus ou à se faire conduite au poste à la moindre réquisition, Jean-Baptiste Charcot multiplie les farces : un jour, on emaillotte les sabots du cheval qui sert à aller au marché, et on le fait monter sur le toit des « reposantes » de la Salpêtrière. L'ascencion se passe sans trop de peine pour la bête, mais la redescendre, il fait aller chercher les pompiers qui doivent passer des sangeles sous le ventre du cheval et le déposer dans la cour au moyen de poulies.

Un autre jour, Jean-Baptiste intervertit le mobilier de ses camarades Sergent et Loudre, qui logent respectivement au 1er et 2e étage, et clou leurs pantoufles au parquet.

Quand un boulanger vend ses petits pains plus chers que les autres, ils se concertent. C'est alors que, l'un après l'autre, ils entrent dans la boutique, demandent le prix, en plantant un doigt dans le pain au lait, puis repartent en prétextant que c'est trop cher. Furieux le boulanger va chercher la police en désignant Jean-Baptiste Charcot comme le meneur. Il conduit au poste, accusé en plus par le boulanger de courrir après ses filles qui ne se tient plus de rire tellement elles sont affreuses et maussades. Les canulars n'empêchent pas le travail et, même s'ils présentent parfois un côté provocateur, Jean-Baptiste Charcot n'admet que les farces inoffensives.

 

Les blagues du trio Léon Daudet, Georges Hugo et Philippe Berthelot sont plus que douteuses. Ils aiment se livrer en pleine rue à des manifestations compremettantes, comme lancer des œufs dans les fenêtres ouvertes, provoquer ou effrayer les passants en se jetant à leur pied en répetant « bénissez-moi mon père ! ». En mai 1890, ils se font arrêter pour avoir rosser à coup de canne, un homme sur le Boulevard des Capucines, en face du Grand-Hôtel, après un diner bien arrosé. Dans la presse, leurs comportements vaudront des commentaires désapprobateurs sur cette jeunesse dorée.

 

1891 - Internat aux Hôpitaux de Paris

En 1891, alors que Jean-Baptiste Charcot, agée de 24 ans, est reçu quatrième au concours des Hôpitaux de Paris, son ami d'enfance Léon Daudet fraîchement marié à Jeanne Hugo, petite fille de Victor Hugo, est recalé à l'examen de l'internat . Se pensant victime d'une injustice, les Daudet pointent l'échec de leur fils comme l'expression de la rancoeur des Charcot à leur égard pour avoir préféré Jeanne Hugo à leur fille. Léon prétend que Jean n'a été reçu que parce qu'il est le fils de Charcot. Aussi, cette brouille mettra un terme défintif à l'amitié entre Jean-Baptiste Charcot et Léon Daudet qui ne vient plus dîner chez lui le mardi.

Jean-Baptiste Charcot accomplit sa première année d'internat à la Salpêtrière dans le service de son père.

Le 19 mars 1891, Jean Martin est invité par son fils à un dîner en Salle de Garde de la Salpêtrière. Le dîner, au cours duquel on lui sert un gigot aux lentilles et on lui chante la comique chanson de la Salpêtrière, est si gai et si bruyant que le directeur de l'hôpital intervient pour faire interrompre le repas. Il est reçu par le Professeur Charcot un verre de champagne à la main ! Depuis lors, la Salle de Garde de la Salpêtrière s'appelle toujours "La Charcoterie".

En juillet 1891, Jean-Baptiste obtient l'autorisation de s'absenter pour accompagner son père et sa sœur Jeanne qui se rendent auprès du Grand-Duc Constantin, à Saint-Persbourg.

 

1891

 

 

 

 

 

 

 

Avant Apres Apres

 

 

Avant Apres