Avant

 

Exploration

Première expédition polaires française (1903-1905)

1903 - Le Français au Pôle sud

À cette époque, Jean-Baptiste Charcot, qui se préoccupe des contrées septentrionales, déplore le fait que, depuis la monarchie de Juillet et Jules Dumont d’Urville, la France se soit détournée de l’étude des régions polaires. D’autres pays y multiplient les expéditions scientifiques. En 1897-1899, à bord du Belgica, Adrien de Gerlache réalise ainsi l’exploit d’hiverner pour la première fois dans l’Antarctique. À son retour, un congrès international de géographie réuni à Berlin, appelle à l’exploration systématique du continent austral, qui demeure si mystérieux. L’initiative crée des vocations puisqu’en 1902, quatre équipes sont présentes dans ces régions : une anglaise, celle de Robert Falcon Scott sur la Discovery, une autre allemande dirigée par Erich Von Drygalski à bord du Gauss, Otto Nordenskjôld et ses hommes sur l’Antartica, et une écossaise, celle de William Speirs Bruce sur la Scotia.

 

Atlas

 

Souscription

La France est absente des Pôles, ce qui décide Jean-Baptiste Charcot à se lancer dans l’aventure en Arctique avec une expédition préliminaire avec une campagne d'été de quatre à cinq mois sur les côte de la Nouvelle-Zemble.

Mais devant les importants résultats qui sont communiqués aux sociétés savantes et qui ont été obtenus dans l'Antarctique par l'expédition anglaise d'une part, et devant le grand effrort tenté simultanément dans ces régions par l'Angleterre, l'Écosse, l'Allemagne et la Suède, le comité de patronage de l'expédition Charcot émet le vœu que la France s'associe sans retard à ce mouvement scientifique.

 

La dispartion en Antarctique de l'explorateur suédois Otto Nordenskjöld dont on est sans nouvelle boulverse les plans de Jean-Baptiste Charcot qui décide de mettre cap au Sud. II annule l'expédition dans le Nord pour adopter un nouveau programme en allant sur les Terres de Graham et d'Alexandre 1er du Pôle Sud.

Pour cela il lui faut obtenir une aide financière, des concours officiels. Émile Loubet, le président de la République, lui accorde son patronage, suivi bientôt de celui de l’Académie des sciences qui lui accorde une subvention relativement élevé et du Muséum d’histoire naturelle qui souscrit pour 3 000 francs.

La Société de géographie qui souscrit pour 5 000 francs et le Bureau des longitudes qui l'aide de conseils et lui confo des instruments, se joignent à l’entreprise ; tandis que la Marine nationale concède à l’expédition cent tonnes de charbon et le prêt de matériels scientifiques. Le ministère de la guerre lui autorisa à acher de la ménélite. Seule la Commission des Missions du ministère de l’Instruction publique se refuse à toute subvention.

 

Sous cription du journal Le Matin

Quelques personnes généreuses ont souscrit au projet, mais au mois de mai, il n'a pu recueillir que 20 000 francs.

Jean-Baptiste Charcot rencontre M. Stéphane Lauzanne du journal Le Matin qui à l'issue de l'entretien décide de lancer souscription auprès de ses lecteurs.

Malgré l'attitude favorable de presque toute la presse, il ne parvient à réuinir que 90 000 francs. Les 60 000 manquants pour boucler le budget de l'expédition est offert sans condition par le journal Le Matin, sous la direction de M.Maurice Bunau-Varilla, lui offre alors cent cinquante mille francs Or. Ceux-ci permettent d’achever les préparatifs.

Jean-Baptiste Charcot qui, comme à son habitude, avait prévu de nommer le bateau Pourquoi-pas ?, le baptise finalement Français en hommage aux français ayant répondus à la souscription pour le financement de son expédition au Pôle Sud.

Plus tard la Chambre votera une subvention de 90 000 francs. L'expédition se montera à 450 000 francs, somme très faible en comapraison aux millions consacrés par les autres nations pour leurs expéditions (3 millions pour l'Angleterre, 1,5 millions pour l'Allemagne et 1 millions pour l'Écosse).

 

Jean-Baptiste Charcot lance à ses frais la construction d'un navire d’exploration polaire de 32 m, 245 tonneaux à vide par les chantiers Gautier de Saint-Malo. Avec une coque en chêne, renforcée pour la navigation dans les glaces, il est gréé en trois-mâts goélette et muni d’une machine à vapeur auxiliaire d’une puissance de 125 chevaux.

 

 

Le Français

Sur le Français

 

 

Le programme scientifique est défini avec le concours de l’ingénieur hydrographe Antoine Bouquet de la Grye, directeur du Service hydrographique de la Marine, l’astronome Jean Mascart, les géologues Albert de Lapparent et Edmond Perrier, le paléontologue Albert Gaudry.

Il s’agit ainsi pour l’expédition d'explorer la partie ouest de la terre Terre de Graham et d'y effectuer des études sur la zoologie, la botanique, la paléantologie, la bactériologie, l'hydrographie, l'océanographie, la météorologie, le magnétisme terrestre, l'électricité atmosphérique et la gravité.

L’équipage du Français comprend dix-neuf hommes - en majorité composé de l'équipage de Rose-Marine - dont deux officiers de marine : le lieutenant de vaisseau Matha et l’enseigne Rey, que la Marine a consenti à détacher, avec « solde à terre », Raymond Rallier du Baty un élève de la marine marchande, qui a son retour organisations des expédions aux îles Kerguelen.

Quant au navire, dont Jeanne, le sœur de Jean-Baptiste est la marraine, il est encombré de matériel en tout genre (dont une maison démontable) et de vivres en prévision d’une longue campagne d’hiver. Le charbon s’entasse un peu partout.

Le 15 août 1903, Jean-Baptiste Charcot quitte le port du Havre, laissant son ménage avec Jeanne Hugo au bord de la rupture. Il n'ignore pas que sa femme se prépare à se séparer de lui et en est profondemment affecté, mais il conserve encore l'espoir d'un rétablissement de son foyer.

 

 

Le Français arrive à Buenos Aires le 16 Novembre. Jean-Baptiste Charcot apprend qu'Otto Nordenskjöld a été sauvé après que son bateau l'Antarctic ait été écrasé par la glace. Le Français quitte Buenos Aires le 23 décembre en direction de la Terre de Feu et le 24 Janvier 1904, le navire quitte Ushuaia pour l'Antarctique.

Le Français se dirige vers le sud à destination de la terre de Graham mais bientôt, il se heurte aux mêmes difficultés que ses prédécesseurs. La navigation est approximative, car le point ne peut être fait qu’à l’aide d’instruments encore très sommaires et dans des mers inconnues. L’équipage ne doit sous aucun prétexte relâcher son attention, car la présence des icebergs menace, tout comme celles d’éventuels récifs non repérés.

 

L'état-major du Français

 

Enfin, le 2 février 1904, Le Français arrive en vue d’un chapelet d’îles qui bordent le continent austral, au sud-ouest de l’archipel des Shetlands du Sud. À cette époque, seuls des navires baleiniers ou d’éventuels pêcheurs de phoques ont fréquenté ces eaux. Le travail de relevé commence. Les courants, le contour des terres, etc.,  doivent figurer sur les nouvelles cartes. Le Français progresse lentement à travers les chenaux taillés dans les points faibles de la glace. À proximité de la côte, Jean-Baptiste Charcot et ses hommes sont également à l’affût du moindre abri pour y passer la nuit. Les paysages éblouissent ces hardis navigateurs, peu habitués à ces horizons.

Le 8 février 1904 a lieu la première descente à terre sur la banquise. Il leur est alors impossible d’établir un campement. C’est à l’abri d’une tente que l’enseigne Rey effectue ses observations magnétiques.

 

14 juillet 1904

Tandis que des hommes d’équipage réparent une nouvelle fois la chaudière, le lieutenant de vaisseau Matha s’occupe du marégraphe enregistreur, le naturaliste Turquet empaille des oiseaux et le géologue Gourdon recueille des échantillons de roche. D’autres chassent le phoque et le pingouin pour nourrir les chiens de l’expédition. Leur graisse est également utilisée comme combustible pour faire fondre la glace qui fournit l’eau douce.

Au début du mois de mars 1904, l’expédition se prépare à hiverner et se fixe dans une baie de l’île Wandel, par 65,5° de latitude sud, dépassant d’un degré le point le plus au sud atteint par Otto Nordenskjôld.

Dans les semaines qui suivent et malgré les températures très basses, les travaux scientifiques se poursuivent, notamment des études bactériologiques.

Dans cet environnement austère, l’atmosphère à bord demeure excellente. Jean-Baptiste Charcot organise ainsi des réjouissances pour la fête nationale argentine, le 14 juillet ou Noël. Suivant une tradition ancienne dans la marine française, des séances d’enseignement sont également proposées à l’équipage. Celui-ci s’enrichit par la fréquentation de l’abondante bibliothèque dont dispose le Français.

 

Au pôle Sud

 

En décembre 1905, il faut à présent songer à regagner l’océan. Avant cela, l’équipage doit dégager le navire pris dans les glaces. La mélinite, un explosif puissant inventé par Turpin, utilisé également par les prédécesseurs de Charcot pour briser les blocs de glace, se révèle inefficace. Il faut donc s’employer à évacuer la couche de neige en surface, avant de scier la banquise ! Enfin, le jour de l’appareillage arrive. Celui-ci s’effectue avec le seul recours de la voile, sans l’aide de la machine à vapeur, de nouveau en panne. Malgré le temps défavorable, le Français pousse en direction de la terre de Graham.

Le 15 janvier 1905 cependant, c’est l’accident. Le navire heurte un rocher à fleur d’eau. Puisqu’on ne peut réparer, les pompes à bras luttent contre la voie d’eau, au prix d’un service épuisant pour l’équipage.

 

Le Français

 

Enfin, le Français quitte l’Antarctique et arrive à Buenos Aires, le 29 mars 1905, où une grande réception officielle et populaire de la part des Argentins et de la collectivité Française.

Le Français ne peut plus traverser l'Atlantique et il est immédiatement mis en cale sèche par lez gouvernement argentin qui prend en charge les réparations pour remettre en état le navire.

 

Divorce

Jean-Baptiste Charcot apprend que sa sœur Jeanne a divorcé d'Alfred Edwards « au torts et griefs du mari » le 30 juillet 1904 ; que son beau-frère Pierre Waldeck-Rousseau, ancien ministre et président du Conseil est décédé le 10 août 1904 ; et que sa propre femme a entamé une procédure de demande de divorce peu après son départ en expédition.

Quelques jours avant la date fixée pour le retour, le ministre de la Marine argentine propose de racheter le Français pour en faire un navire ravitailleur de ses postes météorologiques avancés, rebaptisé El Austral après son rachat.

Salués par le croiseur Dupleix, Jean-Baptiste Charcot et ses hommes s’embarquent sur le paquebot Algérie avec leur précieuse cargaison : en parcourant des milliers de kilomètres le long des côtes australes, 1 000 kilomètres de côtes nouvelles sont reconnues et relevées.

L'expédition a permis de dresser la carte des côtes de la Terre de Graham, d'effectuer une reconnaissance plus au lud et d'établir trois nouvelles cartes marines détaillées. Les travaux océanographiques ont fait ramenés 75 caisses d'observations, de notes, de mesures et de collections destinées au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris.

Le 5 mai 1905, tous les membres de l'expédition, sauf deux membres de l'État-major partis précédemment, s'embarquent sur le paquebot de la Compagnie générale des Transports maritimes Algérie, avec leur précieuses notes et collections . À Tanger, Jean-Baptiste Charcot apprend que le croiseur Linois est envoyé par le gouvernement français pour les ramener en France. Arrivé le 9 juin 1905 à Toulon, Jean-Baptiste Charcot retouve sa famille après 22 mois d'absence. Le lendemain matin, les vingt membres de l'expédition descendent du rapide à Paris. Une foule d'amis et d'officiels des milieux scientifiques se pressent autour d'eux.

Jean-Baptiste Charcot, grâce à qui la France est redevenue une nation de premier plan dans le domaine des explorations polaires, est accueilli en héros national. Le 10 juin 1905, sur le quai de la gare, le ministre de la Marine, Gaston Thomson, remet au Dr Jean-Baptiste Charcot la croix de la Légion d'honneur. Sur sa demande tous les membres de l'État-major sont nommés Chevalliers de la Légion d'honneur. Le patron, Ernest Cholet, le chef mécanicien E. Goudier, le maître d'équipage J. Jabet et R . Rallier du Baty élève de la marine marchande, recoivent les palmes académiques ; le ministre de la Marine confère, à titre exceptionnel, la médaille d'honneur des marins du Commerce à tout l'équipage du Français.

Après une visite de reconnaissance au journal Le Matin, dont l'initiative a permis à l'expédition de partir, tous se séparent.

 

Le Français en cale sèche

 

Le 14 juillet 1905, la première chambre civile prononce le divorce entre M. et Mme Jean-Baptiste Charcot, aux torts de chacun des époux. Jean-Baptiste Charcot a noblement consenti à la demande de son épouse Jeanne. Sa liberté retrouvée Jeanne Hugo épousera, le 14 août 1906, l'amour de ses 15 ans, Michel Negreponte, beau-fils de Ferdinand de Lesseps et capitaine de l'armée grecque avec qui elle s'intalle à Passy. Jeanne restera en relation amicale avec Jean-Baptiste et elle entretriendra de très bons rapports avec la seconde épouse et ses enfants.

Marion Charcot

 

 

Jeanne Charcot

 

Jean-Baptiste Charcot quitte son appartement de la rue de l'Université et s'installe chez sa sœur Jeanne, rue d'Alma. Seule comme lui, elle s'occupe de son frère et fait venir auprès d'eux sa fille Marion. Dans les mois qui suivent, il se consacre à la publication du bilan scientifique de l’expédition du Français, tout en ne songeant qu'à repartir vers les régions polaires qu’il vient de quitter.

 

 

 

 

Les éloges que les scientifiques ont bien voulu prodiguer à l'expédition du Français, la conviction profonde de Jean-Baptiste Charcot de l'immense travail scientifique à accomplir dans les régions antarctiques, le décident à préparer une nouvelle expédition dès 1906. Encouragés par les savants satisfaits des résultats déjà acquis, il souhaite continuer et approfondir les travaux initiés avec le Français. Ses collections sont abrités au Muséum, ses publications scientifiques s'éditent sous le patronage de l'Académie des Sciences. Le succès de sa première expédition facilite les préparatifs pour la seconde. Comme pour la campagne du Français, il multiplie les conférences et les démarches.

 

Ornement

 

Jean-Baptiste Charcot retrouve le chemin d'une maison où il avait été reçu du temps de son père, celle du célèbre avocat Louis Léon Cléry, rue de la Tour des Dames.

 

Peinture de Meg

Marié en 1865 à la fille du grand éditeur d'art Adolphe Goupil, Louise Élisabeth "Blanche" Goupil née en 1845, Louis Léon Cléry, né en 1831, est un homme de goût qui par la vivacité et l'originalité de son esprit séduit le monde des artistes. Il a l'instinct de la beauté. Il avait réuni dans sa maison du 11 rue de la Tour-des-Dames, demeure aux briques rouges construit en 1839 devant un jardin planté d'arbres antiques, des tableaux de maîtres, des manuscrits précieux, d'admirables reliures, des meubles fabriqués spécialement pour lui sur des modèles de la Renaissance, d'incomparable tapisseries, tout cela dans une ordonnace parfaite. Sa compassion aux soufrances et malheurs de ses semblables, s'étend animaux domestiques qu'il ne pouvait souffrir qu'on les maltraitât, et même les animaux sauvages.

Enfin, Me Cléry a le goût des voyages. À la poursuite des beautés de la nature et des richesses des musées, des études de mœurs et des souvenirs historiques, il avait parcouru la plupart des pays d'Europe, poussant fréquemment jusqu'à l'Egypte. Il était allé jusqu'aux Indes et l'Italie était devenue pour lui une seconde patrie, dans laquelle il se rendait chaque année, ayant établi à Venise et à Aix des relais où il ne cessait d'être chez lui. À Aix-les-Bains Léon Cléry est propriétaire d'un chalet de type suisse, construit en trois mois, en 1882 d'après les plans de l'architecte genevois, Antoine Gouy. En 1896, dans le jardin de sa propriété, Léon Cléry fait construire par Léon Grosse annexe au chalet, à partir des plans établis par Jean Chevalley. Le bâtiment de style italien, dont les décors intérieurs viennent d'Italie, abrite une salle à manger d'été et le cabinet de travail de Maître Cléry.

 

 

Folie

Les Cléry ont deux enfants, leur fils Pierre et Marguerite, surnommée Meg. Née le 31 août 1874 à Bougival dans les Yvelines. Marguetite Cléry est la nièce du peintre-sculpteur Jean-Léon Gérôme. Élève des peintres Benjamin Constant, Jean-Paul Laurens et Jules Lefèbvre, Meg Clery un peintre de talent dont les toiles ont été plusieurs fois mentionnées au Salon et lui ont valu plusieurs médailles. Artiste accomplie, elle joue également du piano et de la harpe.

Léon Cléry, qui en Jean-Baptiste Charcot voyait un gendre idéal, n'assistera pas à la naissance de l'idylle entre sa fille et l'explorateur. Après une cruelle et longue agonie dûe à une artério-schlérose, Léon Cléry décèdera le 15 juin 1904 à l'âge de 73 ans.

 

 

Meg Charcot

C'est en 1906 que Jean-Baptiste Charcot déclare se flamme à Marguerite Cléry.

Aux moment de fiancailles qui viennent quelques temps après, en janvier 1907, Meg connaît déja le désir impérieux de son futur époux de retourner dans l'Antarctique. Néamoins, elle s'engage non seulement à le laisser partir, mais à l'encourager et à le soutenir moralement.

Si Jean-Baptiste charcot pourra mener à bien son œuvre d'exploration géographiques et de recherches scientifiques de 1903 à 1936, s'il pourra durant tant d'année, accomplir son extraordinaire carrière de savant, de marin, toujours sur la brèche, il le devra à son courage, à sa ténécité, à sa prodigieuse activité, à son désintéressement, à sa passion pour l'œuvre à accomplir, à son ardent patriotisme, mais il le devra aussi à l'abnégation totale dont fera preuve Meg, qui durant 30 années, l'encouragera toujours et l'aidera dans ses périlleuses entreprises.

Meg qui dessine la couverture du livre le « Français au Pôle Sud » et l'affiche « La France au Pôle Sud » annonçant le livre de l'explorateur, aidera à la préparation de toutes les expéditions de Jean-Baptiste Charcot, n'hésitera pas à embarquer plusieurs fois sur le Pourquoi-pas ? malgré les habitudes peu sportives de l'époque et son aversion pour la mer, rendant les plus grands services, mettant son talent de peintre et de dessinateur à la disposition de son mari, à une époque où la photographie en couleur n'existait pas.

 

Jean-Baptiste Charcot peint par Meg

En plus d'une aide morale, elle apporta une aide financière en consacrant, elle aussi, la plus grand partie de sa fortune personnelle pour l'entretien du Pourquoi-pas ?, qui avec l'âge du navire deviendront de plus en plus incessantes, urgentes et dispendieuses.

Femme cultivée, Meg assistera constamment Jean-Baptiste Charcot dans son travail en corrigeant les épreuves de ses rapports et celles de ses livres relatant les expéditions du français et du Pourquoi-pas ?. Femme de cœur, elle aimera naturellement la petite Marion, première fille de Jean-Baptiste Charcot. Femme courageuse, elle transportera son foyer en Angleterre, aux îles Hébrides quand sont époux sillonnera les mers du Nord de l'Écosse, sur un navire baptisée à son nom, pendant le Grande Guerre.

Maison Cléry

 

 

 

Fidèle à son engagement, elle s'opposera fermement à une situtation très honorifique et lucrative que l'Office des Pêches proposera à son mari. Bien rétribué, ce poste aurait mis luxueusement la famille à l'abri du besoin mais aurait obligé son époux à renoncer à ses missions maritimes scientifiques et à abandonner le Pourquoi-pas ?.

Suite décès de sa mère, le 3 octobre 1931, Meg Charcot héritera de la maison Rue de la Tour-des-Dames qu'elle vend à la Caisse Régionale de Secours Mutuels Agricoles de l'Ile de France en 1939 pour 760 000 francs.

Veuve, elle deviendra la présidente d'honneur des « anciens du Pourquoi-pas ? » et se verra décernée la Légion d'honneur, au grade de Chevallier, le 10 avril 1960, quelques mois avant son décès, le 6 août 1960 à Saint-Servan.

 

 

 

Meg Charcot à Jan Mayen

 

Ornement

 

Le 24 janvier 1907, Jean-Baptiste Charcot épouse en secondes noces Elisabeth Marcelle "Marguerite" Cléry. Le mariage religieux est célébré à l'église de la Trinité. L'assistance est des plus brillante. Un très grand nombre de personnalité politique, parlementaires et scientifiques ont tenus à répondre à l'appel qui leur avaient été adresé et de donner aux mariés un témoignage de leur affectueuse sympathie.

 

Mariage

Les témoins pour la mariée sont Me Bethmont et M. Aimé Moreau et pour le marié, l'amiral baron Richard d'Abnourd et le Professeur Metchnikoff.

Le défilé de la sacristie n'a pas duré moins d'une heure tant sont nombreux les amis des deux familles qui ont tenu à venir complimenter les deux époux.

Parmi les innombrables cadeaux qui sont faits aux mariés, un des plus curieux et des plus touchants est une simple planche en bois, sur laquelle se trouve gravé le nom du Français. En offrant ce morceau de navire à bord duquel Jean-Baptiste Charcot s'est enfoncé dans les glaces du Pôle Sud, le gouvenerment argentin avait pensé qu'aucun souvenir ne pouvait être plus agréable au jeune et déjà glorieux explorateur.

Les époux s'installent dans la maison Cléry, rue de la Tour-aux-Dames.

 

 

tableau arrière du Français

 

Le 4 février 1907, l'Académie des Sciences fait sienne l'idée de Jean-Baptiste Charcot et, peu après, publie une brochure intitulée Instruction pour l'Expédition antarctique, organisée par le Docteur Charcot. Le Muséum d'Histoire Naturelle et l'Institut océanographique de Paris se joignent à l'Académie des Sciences pour patronner l'expédition et le gouvernement français accorde une importante subvention.

Favorable à une nouvelle expédition, Paul Doumer, récemment élu président de la Chambre des députés, obtient du gouvernement une subvention de 600 000 francs. D’autres subventions, venues de la principauté de Monaco comme de nombreux particuliers, permettent à Charcot d’envisage une nouvelle expédition. Le bateau est non seulement l’élément le plus important de l’expédition, mais encore celui dont il fallait se préoccuper tout d’abord. La première pensée de Jean-Baptiste Charcot est de racheter son bateau le Français. Mais le gouvernement argentin lui répond que cet excellent petit navire, devenu l’Austral, doit être utilisé pour le ravitaillement du poste des Orcades et pour l’installation d’un nouvel observatoire à l’île de Wandel.

Meg qui n'a pu se résoudre à laisser sa mère, l'emmène avec elle pendant son voyage noces en Norvège, où son mari visite les chantiers et les navires baleiniers scandinaves. Avec son ami Charles Boyn,  directeur de la revue Le Yacht et ancien commissaire de la Marine, directeur général de l’Agence maritime, Jean-Baptiste Charcot cherche alors à un baleinier. L'option d'amanénager ce type de bateau est rapidment abandonnée en raison de la construction ancienne des bâtiments nécessitant d’importantes réparations et modifications et des améliorations pour l’aménagement qui conduiraient à atteindre le prix d’un bateau neuf.

Quelques semaines plus tard, Charles Boyn, et A.H. Brown, architecte naval anglais, partent pour l’Écosse étudier les plans de la Scotia, navire construit à partir des plans d’un baleinier norvégien « le plus parfaitement compris de tous les navires utilisés pour les explorations polaires » selon Brown ; et les caractéristiques du Discovery de l’expédition anglaise de 1901. En tenant compte des souhaits de Charcot, des caractéristiques de la Scotia et du Discovery, A.H. Brown, en collaboration avec le Bureau Veritas, établit le cahier des charges pour la construction du nouveau bâtiment d’exploration polaire.

En juillet 1907, Jean-Baptiste Charcot confie aux Chantiers Gautier de Saint-Malo la réalisation de son quatrième Pourquoi-pas ? dont le nom sera à jamais indissociable de celui de son commandant. Pour suivre au plus près la construction du navire dans le chantier Gautier sur l'autre rive de l'estuaire de la Rance, Jean-Baptiste Charcot achète une villa sur les hauteurs de Saint-Servan, La Passagère, avec le produit de la vente du Pacha de Fragonard qui l'avait suivi judqu'au 80 rue de l'Université.

 

La Passagère

 

Le 19 novembre 1907, Jean-Baptiste Charcot inaugure à la Salpêtrière la bibliothèque Charcot, don qu'il a fait des ouvrages qui composaient la bibliothèque personnelle de son père, constituée dès le début des étues de Jean-Martin Charcot.

 

La bibliothèque de Charcot

Amputée des placards qui en constituaient la partie basse, la bibliothèque de Jean-Martin Charcot est installée au dessus du musée, dans la vieille division Pariset. C'est dans cet état quelle est réaménagée dans les nouveaux bâtiments où elle a retrouve un étage. Elle est constituée de plus de trois mille livres médicaux, historiques ou contemporains, dont une importante collection de textes sur la sorcellerie et les possessions démoniaques ; de périodiques rares français et étrangers ; de collection d’atlas d’anatomie et de pathologie du système nerveux, publiés par des auteurs anglais et français de renom publiés durant le XIXème siècle, des collections de thèses ; la célèbre Iconographie Photographique de la Salpêtrière ; des précieux manuscrits de Jean-Martin Charcot (manuscrits des leçons et observations, tomes de ses œuvres complètes relatifs aux maladies du système nerveux, de notes multiples, cahiers d'observations, de dessins). La bibliothèque Charcot est abandonnée pendant cinquante ans. Puis, elle reprend vie, réunie avec la bibliothèque des internes, abritant le fonds Souques.

Ce riche fonds historique est aujourd’hui mis en valeur dans la bibliothèque de l’Institut du Cerveau et de la Moëlle épinière, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

 

 

Le 8 décembre 1907, Monique (1907-1995), la deuxième fille de Jean-Baptiste Charcot vient au monde.

Pendant l'hiver, Jean-Baptiste Charcot se rend au Lautaret avec son épouse pour expérimenter ses traîneaux. Scott dans un esprit sportif et généreux lui donne tous les conseils pratiques qu'il peut poursa prochaine expédition polaire.

 

 

 

 

 

Avant

 

 

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