Avant

 

 

1930

Mer du Nord et Mer Baltique

La campagne se poursuit dans la Mer du Nord et la Baltique, tandis qu'à Copenhague sont entreprises des démarches pour la préparation de l'« Année Polaire 1932-1933 », qui doit grouper, principalement dans les régions glacées, des missions d'études envoyées par la plupart des nations.

 

11 juillet : Saint-Servan  
12 juillet : Île Guernesey  
17 au 19 juillet : Brunsbuttelkoog (Canal de Kiel - Allemagne)
22 au 30 juillet : Stockholm (Suède)
1er au 2 août : Nynäshamn (Suède)
4 au 10 août : Copenhague (Danemark)
10 au 11 août : Elseneur (Danemark)
16 septembre : Cherbourg  

Manche

2 octobre : Cherbourg
3 au 4 octobre : Île Guernesey
a au 7 octobre : Brest
8 octobre : Saint-Servan

 

1931

Atlantique nord - Mer de Norvège - Mer du Groenland

Carte

Le programme de croisière comprend la préparation de l'Année Polaire 1932-1933. La France grâce à Charcot, doit installer une station au Scoresby Sund et la « Commission Française de l'Année Polaire » lui confie l'organisation de cette station.

À l'arrivée au Groenland, après une assez dure navigation dans les glaces, les reconnaissances à terre permettent de trouver un excellent emplacement pour l'observation aérologique, au somment d'un mamelon, à 405 mètres d'altitudes ; tandis qu'à Rosenvingue, le principal centre esquimau de la région sont commencés les travaux de construction de la station centrale de la futures mission. L'insolation possible à ces deux stations est étudiée.

À bord, où des observations météorologiques sont quotidiennement faites et transmises par TSF, on dresse plusieurs fois par jour, grâce aux météogrammes captés, des cartes du temps (isobares, vents, tendances) qui servent à l'élaboration de prévisions dont certaines permettent d'éviter de violentes tempête. Avec les travaux habituels, des observations atmosphériques sont poursuivis et de nombreux phénomènes de mirage sont observés au large de la côte groenlandaise.

 

  12 juillet : Saint-Servan  
  13 au 14 juillet : Île Guernesey  
  17 au 18 juillet : Tobermory (Île de Mull - Hébrides intérieures)
  18 juillet : Loch Gairloch  
  19 au 21 juillet : Stornoway (Île Lewis - Hébrides extérieures)
  13 juillet : Vestmanna (Île Streymoy - Féroë)
  24 au 26 juillet : Tórshavn (Île Streymoy - Féroë)
  29 juillet au 1er août : Akureyri (Islande)
  6 août : Port  Amdrup (Scoresby Sund - Groenland)
  6 au 11 août : Rosenvinge (Scoresby Sund - Groenland)
  15 au 20 août : Reykjavík (Islande)
  20 août : Hvalfjörður (Islande)
  25 au 29 août : Glengarriff (Baie de Bantry - Irlande du Sud)
  31 août : Brest  

Manche et Golfe de Gascogne

Charcot poursuit l'exploration du plateau continental de l'Atlantique.

22 septembre : Saint-Servan
23 au 24 septembre : Brest
26 au 27 septembre : Île de Houat
27 au 28 septembre : Nantes

 

1931

 

1932

Atlantique nord - Mer de Norvège - Mer du Groenland

Après avoir présidé à l’organisation de la deuxième l’Année polaire internationale en 1932, il se préoccupe de l’établissement d’une station scientifique au Scoresby Sund. Le but principal de la campagne est l'installation de la mission française de l'Année Polaire à Rosenvinge. Le brise-glace Pollux, envoyé par la Marine, se partage avec le Pourquoi-pas ? le matériel, le charbon destinés à la mission, le personnel embarquant sur le Pollux. À Akureyri, sur la demande du gouvernement du Groenland, Charcot embarque un des deux avions participant à une mission du grand explorateur danois Lauge Koch. À Rosenvinge, les opérations de débarquement du matériel se poursuivent avec rapidité et dans relâche, grâce à l'entrain du personnel des deux navires.

Sur les conseils de Lauge Koch, qui donne à Charcot toutes les indications nécessaires, le Pourquoi-pas ? gagne le Cap Leslie, à 120 km dans l'intérieur de Scoresby Sund, pointe extrême de l'île Milne Land, grande comme les deux tiers de la Corse. Il y recueille une riche et inatendue collection de fossiles de l'époque secondaire. Cette île a en outre, cette particularité du plus haut intérêt que quatre types de terrains (granits, basaltes, terrains sédimentaires et formations alluviales) se trouvent côte à côte et sont de ce point la clef de coûte de la géologie du Groenland.

C'est alors le retour vers le sud. Charcot s'éloigne de ce qu'il avait rêvé depuis longtemps et enfin crée : la participation officielle de son pays dans les entreprises polaires. Comme résultats scientifiques, en dehors des travaux habituels, une série de mesures de la conductibilité électrique de l'atmosphère avec un appareil du genre Elster et Geitel, mais avec un électromètre bifilaire de Wulf, une étude des noyaux de condensation atmosphérique à l'aide d'un appareil d'Aitken, du type Aitken-Lûdeling. Au Scoresby Sund, des mesures sont faites avec un solarigraphe de type Gorczynski.

 

3 juillet : Saint-Servan  
4 juillet : Île Guernesey  
8 juillet : Tobermory (Île de Mull - Hébrides intérieures)
9 au 11 juillet : Stornoway (Île Lewis - Hébrides extérieures)
12 au 16 juillet : Tórshavn (Île Streymoy - Féroë)
18 au 24 juillet : Akureri (Islande)
26 au 18 août : Rosenvinge (Scoresby Sund - Groenland)
19 août : Cap Leslie (Scoresby Sund - Groenland)
20 au 21 juillet : Rosenvinge (Scoresby Sund - Groenland)
25 au 26 août : Akureri (Islande)
27 août au 3 septembre : Vatneyri (Patreksfjörður - Islande)
4 au 8 septembre : Reykjavík (Islande)
16 septembre : Brest  

 

Avion

 

1933

Mer de Norvège - Mer du Groenland

Avec le Pollux, qui vient rapatrier les membres de la Mission, le Scoresby Sund voit revenir le Pourquoi-pas ?. Les glaces assez lâches permettent d'atteindre le Groenland sans difficultés. Tandis que les équipages des deux navires aident à l'embarquement du matériel de la Mission, de jeunes savants sont débarqués au Cap Leslie, où ils poursuivent les importantes recherches géologiques commencées en 1932. Sorti du Scoresby Sund le 17 août, le Pourquoi-pas ? trouve la mer libre en bordure de la côte vers le Sud. Charcot décide de profiter de la mer libre, fréquentée d'icebergs de toutes tailles.

Le 18 août, le navire passe par le travers du Cap Ryder, par 69° de latitude nord. Il s'étend vers le sud-ouest, entre 69° et 68°30', sur une centaine de kilomètres, de la baie d'Aunay au Cap Grivel, une côte particulièrement intéressante surtout pour des Français, découverte le 29 juillet 1933, par le lieutenant de vaisseau de Blosseville, à bord de la Lilloise. La Terre de Blosseville reste une côte du sud du Groenland encore méconnue : Revue en 1900, le lieutenant Amdrup, devenu amiral de la Marine danoise, qui en dresse la carte, non sans avoir déployé le drapeau français, le capitaine Einar Mikkelsen, qui en fit une étude du plus haut intérêt en 1932. Cent ans et 23 jours après la découverte de Blosseville, l'honneur de célébrer le centenaire de cette découverte est réservée au vieux Pourquoi-pas ?.

Le 23 août, après avoir recueilli une abondante documentation géographique, hydrographique, géologique et océanographique, après avoir abondamment utilisé le sondeur Marti, le navire met le cap sur l'Islande et mouille en rade de Brest le 6 septembre.

 

6 juillet : Saint-Servan  
7 juillet : Île Guernesey  
10 juillet : Tobermory (Île de Mull - Hébrides intérieures)
11 au 12 juillet : Stornoway (Île Lewis - Hébrides extérieures)
14 juillet : Akureyri (Islande)
18 au 25 juillet : Baie Jameson (Île Jan Mayen)
29 juillet  au 1er août : Rosenvinge (Scoresby Sund - Groenland)
1er au 2 août : Point Constable (Scoresby Sund - Groenland)
2 au 3 août : Cap Hooker (Scoresby Sund - Groenland)
3 août : Cap Leslie (Scoresby Sund - Groenland)
3 août : Baie Chatton (Scoresby Sund - Groenland)
4 au 11 août : Rosenvinge (Scoresby Sund - Groenland)
11 au 12 août : Cap Bewster (Scoresby Sund - Groenland)
12 août : Baie Chatton (Scoresby Sund - Groenland)
13 au 17 août : Rosenvinge (Scoresby Sund - Groenland)
17 au 18 août : Point Constable (Scoresby Sund - Groenland)
18 au 19 août : Rosenvinge (Scoresby Sund - Groenland)
20 au 22 août : Baie d’Aunay (Côte de Blosseville - Groenland)
22 août : Cap Grivel (Côte de Blosseville - Groenland)
24 au 29 août : Reykjavík (Islande)
2 septembre : Tobermory (Île de Mull - Hébrides intérieures)
6 septembre : Brest  

 

1933

Année polaire internationale 1932-1933

La Marine délègue pour cette expédition arctique le brise-glace Pollux, escorté par le Pourquoi-pas ?. Le départ a lieu de Brest le 4 juillet 1932. Les bâtiments fendent la banquise avant d’arriver sur la terre du Groenland.

Après le déchargement des vivres et du matériel, les hommes s’attèlent à la tâche. Ils aménagent un campement et construisent les stations d’observation.

Après le départ des navires, reste l’équipe qui va vivre l’année polaire, composée de quinze hommes, dix officiers et sous-officiers de Marine, trois scientifiques civils et un médecin. Au cours des saisons, les hommes découvrent les Esquimaux, leur mode de vie (remise en état des kayacs, la pêche au narval, la chasse aux phoques, danses en costumes) ou la faune. Parallèlement, malgré le froid et le vent glacial, ils mènent leurs recherches scientifiques et multiplient les relevés.

Enfin, c’est le retour des bâtiments et les préparatifs de départ : l’expédition est terminée, la mission accomplie.

 

Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense
Réalisation : Jean Raynaud ©ECPAD
www.ecpad.fr

 

1934

Mer de Norvège - Mer du Groenland - Atlantique nord

Le but de la campagne est la récupération du matériel laissé à Rosenvinge par la Mission française 1932-1933, le transport et l'installation d'une mission ethnographique et anthropologique de l'Éducation nationale, et la continuation de l'étude de la mer et de la côte groenlandaise.

Le 11 juillet 1934, le Pourquoi-pas ? appareille de Saint-Servan. À son bord, quatre jeunes explorateurs ont embarqué. À la tête de cette expédition scientifique française, le jeune ethnologue et chef de mission Paul-Émile Victor est accompagné du médecin anthropologue Robert Gessain, du géologue Michel Perez dule cinéaste Frank Matter-Steveniers.

Le 31 août, les quatre scientifiques débarquent à Angmagssalik pour un hivernage en territoire eskimo et l'étude du Groenland.

La campagne du Pourquoi-pas ? test rendue particulièrement dure et pénible par un temps généralement défavorable, de gros coups de vents, des brouillards fréquents et de mauvaises conditions de glaces. Après une navigation hérissée de difficultés pour atteindre Rosenvinge, le Pourquoi-pas ? trouve un fjord encombré de glaces qui ne lui permettent pas d'atteindre Milne Land. Il quitte le Scoresby Sund et, fin août, arrive à Angmagssalik, situé à 65°40' de latitude nord. Le personnel et l'important matériel de la Mission française débarqués, le navire appareille le 13 août et arrive à Brest le 26 septembre, non sans avoir essuyé, durant la traversée, de nombreux coups de vents.

Comme dans les années précédentes, nombreux sont les travaux entrepris, les documents recueillis, les collections rapportées. Sur 200 sondages Marti, 120 remplissent les blancs de la carte et une dizaine complètent ou rectifient l'atterrissage des Féroé par l'Ouest. Durant cette croisière difficile, Charcot a pu rendre quelques services à des navigateurs allemands, américains, anglais, danois, hollandais, islandais, italiens.

En 1934, sa sœur Jeanne et et son mari Arthur Hendry perdent leur unique enfant Henry agé de 25 ans.

 

10 juillet : Saint-Servan  
11 juillet : Île Guernesey  
14 au 16 juillet : Tobermory (Île de Mull - Hébrides intérieures)
17 au 18 juillet : Stornoway (Île Lewis - Hébrides extérieures)
20 au 22 juillet : Trongisvágur (Île de Suðuroy -Féroë)
23 au 25 juillet : Tórshavn (Île Streymoy - Féroë)
25 au 26 juillet : Fuglefjord (Île Eysturoy - Féroë)
28 au 29 juillet : Seyðisfjörður (Islande)
29 au 30 juillet : Cap de Langanes (Islande)
31 au 4 août : Akureyri (Islande)
8 au 11 août : Akureyri (Islande)
18 au 19 août : Cap Tobin (Scoresby Sund - Groenland)
19 au 22 août : Rosenvinge (Scoresby Sund - Groenland)
26 au 31 août : Angmagssalik (Groenland)
3 au 9 septembre : Reykjavík (Islande)
12 au 16 septembre : Tveraa (Île Suðuroy - Féroë)
18 au 19 septembre : Stornoway (Île Lewis - Hébrides extérieures)
22 au 24 septembre : Milford  
26 septembre : Brest  

 

Le Pourquoi Pas ? dans la baie de Tassiussak

 

1935

Le 26 juin 1935, Jean-Baptiste Charcot fait partie des 460 invités à l'inauguration du Musée de la mer de Dinard. Installée à Saint-Servan en 1923 sur son conseil, la station maritime a du déménager suite à la récupération de ses locaux par la Marine. Aussi, à onze heures du matin, dans la villa Bric-à-Brac, Jean-Baptiste Charcot écoute parmi plusieurs centaines d'invités, venant notamment du monde politique et des scientifiques du monde entier, le discours inaugural de la station marine prononcé par le maire de Dinard, M. Lucien Kesper. Juste en face, amarré dans le port de Saint-Servan, le Pourquoi-pas ? a hissé son grand pavois.

Mer de Norvège - Mer du Groenland - Atlantique nord

Le but de la mission est d'explorer la côte orientale du Groenland et de ramener les membres de l'expédition Paul-Émile Victor, installée en août 1934, à Angmagssalik, qui occupe le Pourquoi-pas ?. Arrivé le 30 juillet à Akureyri, Charcot reçoit des nouvelles déplorables des glaces. Le Scoresby Sund est engagé ; le navire Gothaab, mis à la disposition du capitaine Einar Mikkelsen, se trouve bloqué dans la banquise où il reste prisonnier 40 jours. La prédominance des vents d'Est aggrave la situation.

Le 3 août, le Pourquoi-pas ? se rend à Jan Mayen pour compléter les recherches antérieures, faire des séries de sondages, étudier les mouillages possibles que peut offrir la côte Nord-est de l'île. Le 10 août, il revient charbonner à Akureyri. Puis, il repart, trouve la banquise à 92 miles de la côte d'Islande, échoue dans une première tentative pour gagner Angmagssalik. Une seconde tentative plus tard, plus au Sud, est couronnée de succès : le 12 août, il touche au but. Huit jours d'escales sont employés à des travaux d'hydrographies, de géologie, d'océanographie.

Le 25 août, le Pourquoi-pas ? quitte le Groenland et arrive à Reykjavík le 27 août. Le 23 septembre, il s'amarre au grand quai à Rouen.

 

Mariage de Monique Charcot

 

 

Le 14 novembre 1935, la deuxième fille de Jean-Baptiste et Meg Charcot, Monique, se marie avec Robert Allard à Saint-Servan.

 

 

  12 juillet : Saint-Servan  
  13 juillet : Île Guernesey  
  16 au 17 juillet : Tobermory (Île de Mull )
  18 au 19 juillet : Stornoway (Île Lewis)
  20 au 21 juillet : Vestmanna (Île Streymoy)
  21 au 26 juillet : Tórshavn (Île Streymoy)
  26 juillet : Klaksvík (Île Borðoy)
  30 juillet au 3 août : Akureyri (Islande)
  5 août : Baie Jameson (Île Jan Mayen)
  6 août : Baie de la Croix (Île Jan Mayen)
  6 au 7 août : Baie Mary Muss (Île Jan Mayen)
  10 au 13 août : Akureyri (Islande)
  17 au 25 août : Angmagssalik (Groenland)
  27 août au 5 septembre : Reykjavík (Islande)
  10 septembre : Stornoway (Île Lewis)
  11 au 16 septembre : Tobermory (Île de Mull)
  18 au 20 septembre : Fishguard (Pays de galle)
  22 septembre : Saint-Vaast-la-Hougue  
  23 septembre : Rouen  

 

1935

 

1936

Atlantique nord - Manche - Mer de Norvège - Mer du Groenland

Au printemps 1936, Jean-Baptiste Charcot est découragé par la vision de son pays qui sombre, par la grave crise qui frappe « cette pauvre France ». À 69 ans, il prépare ce qu'il pense devoir être son dernier voyage. Dans sa lettre du 12 juin à Fred Matter, Charcot confie avec mélancolie : « Ce voyage sera probablement mon dernier voyage, le Pourquoi-pas ? vieillit, moi aussi, et puis surtout tout le monde s’en fout et mes dernières ressources sont épuisées ».

Le 14 juillet 1936, le vaillant Pourquoi-pas ? quittent Saint-Servan pour une mission qui le conduit au Groenland. Le programme scientifique de l'été 1936 est élaboré en liaison avec l'Académie des Sciences, le Muséum et le Service Hydrographique de la Marine. Avant la campagne hydrographique, Charcot doit acheminer du matériel scientifique supplémentaire à l'équipe de la mission Victor avant son rapatriement à bord du Pourquoi-pas ?, et le matériel nécessaire pour le deuxième hivernage de Paul-Émile Victor lui-même.

Durant cette campagne, le temps est alternativement ou très beau ou exceptionnellement mauvais, les tempêtes se multiplient et rendent la navigation périlleuse.

 

Traversée du Groenland

À Angmagssalik, le Pourquoi-pas ? trouve, arrivée depuis quelques semaines, Paul-Émile Victor qui, avec Robert Gessain, Michel Perez et l'archéologue danois, Eigil Knuth, a réussi en 50 jours, de mai à juillet, la traversée en traineau de l'islandis, la calotte glaciaire séparant la côte Ouest de la côte Est du Groenland. Gessain et Perez qui souhaitent à rester à Angmagssalik pour terminer leur travaux et remonter au Scoresby Sund par le ravitailleur danois d'Angmagssalik, la Gestrud Rask, demandent à Charcot de revenir les chercher à ce dernier point. Contrarié de cette modification de programme, Charcot accepte néanmoins. Le 5 août 1936, Jean-Baptiste Charcot, apprend la naissance, survenue la veille à Chambéry de sa petite-fille Anne-Marie. Le 6 Août, le Pourquoi-pas ? remonte la côte groenlandaise pour installer Paul-Émile Victor et une famille de 13 esquimaux, un dizaine de chiens, du matériel de quoi faire vivre toute cette tribu pendant un an, au Kangerdlugsuatsiak fjord, à une centaine de kilomètres au Nord-Est d'Angmagssalik.

Les conditions de glaces sont absolument exceptionnelles et, écrit Charcot : « Jusqu'à plus ample informé, inexplicables. Après une débâcle normale, en fin de printemps, il n'a pas été rencontré le plus petit morceau de glaces de mer sur la côte orientale du Groënland à notre connaissance, du Cap Farewell jusqu'au Scoresby Sund. D'après les quelques renseignements recueillis, cette absence remontrait très haut vers le Nord ». Par contre les icebergs sont anormalement nombreux.

 

Isafjˆrur

Le 13 août, après cinq jours de sondages réguliers malgré le mauvais temps et le brume, le Pourquoi-pas ? est obligé de fuir vers le Sud-Ouest une terrible tempête. Le 15 août au petit matin, le Pourquoi-pas ? mouille en rade à Ísafjörður et charbonne dans la journée. Deux jours après un nouveau coup de vets l'oblige à s'abriter dans un petit fjord d'Islande. Le 27 août, après plusieurs essais infructueux, le navire peut enfin sortir de son refuge pour retourner chercher Robert Gessain et Michel Perez.

 

En arrivant au Scoresby Sund le 22 août, Charcot reçoit un message des deux scientifiques, toujours à Angmagssalik, l'informant que décidemment ils attendent un deuxième passage de la Gestrud Rask pour quitter le Groenland et rejoindre Charcot à Copenhague. Entre le 22 et le 26 août, le Pourquoi-pas ? se rend à Milne Land, dans le Scoresby Sund.

L'absence de banquise incite Charcot à retourner à la baie d'Aunay (Côte de Blosseville) pour effectuer une série de lignes de sondages entre la côte et la limite moyenne de la banquise. De nombreuses observations hydrologiques (températures d'eau, mensurations de salinité) sont effectuées ; des vues de la côte, des photographies, des films documentaires sont pris. Ce travail, d'un haut intérêt, non seulement pour l'hydrographie, mais encore pour la connaissance de la topographie sous-marine de cette région que Charcot souhaite faire depuis longtemps, n'avait encore pu être entrepris. À ce sujet, il écrira à Reykjavik : « Par environ 200 sondages au Marti, pratiqués à 7 à 8 miles d'intervalles, sur des lignes de lacets plus ou moins perpendiculaires à la côte et rejoignant nos sondages antérieurs, tant au large que sur, en particulier, la côte de Blosseville, ce grand blanc de la carte est définitivement comblé ».

La campagne s’est bien déroulée et Charcot est satisfait, « le programme est rempli au-delà de toute espérance » ; il peut alors mettre le cap sur Reykjavík pour être à Copenhague en temps voulu afin d’assister aux réceptions officielles prévues en son honneur.

Le 29 août, alors que le Pourquoi-pas fait route vers l'Islande, une explosion de grisou se produit dans la soute à charbon, chargé quelques jours plutôt à Ísafjörðrur, et le 30 août, la chaudière est inutilisable. Charcot annonce la situation par radio au consul de France à Reykjavík, M. Albert Zarzecki. Une demi-heure après à 1 heure du matin, le 31 juillet Charcot est avisé que l’aviso danois Hvidbjörnen (Ours blanc) appareille pour venir à leur rencontre.

Pris en remorque par aviso danois Hvidbjörnen, Le Pourquoi-pas ? arrive le 3 septembre à Reykjavík à deux heures du matin. La machine du Pourquoi-pas ? est devenue bien faible. Depuis de nombreuses années déjà, Charcot souhaite pouvoir installer une « machine moderne » mais, faute de crédits, il faut se contenter de « retaper la vieille ». Et il ajoute : « Elle durera bien aussi longtemps que moi ! ».

 

Les marins du Pourquoi-pas ?

À Reykjavík, le 2 septembre 1936, l'officier chef mécanicien de l'Hvidbjörnen, qui a eu un incident semblable à celui du Pourquoi-pas ? avec le même charbon d'Ísafjörður, visite la chaudière du navire. Jugée réparable après un examen complet, il trouve les ouvriers et leur indique la réparation à effectuer. Bien que les essais du 8 septembre soient satisfaisants, Charcot demande une nouvelle révision. L'ingénieur danois l'informe qu'une remise en état complète, nécessitant 5 à 6 jours de travail, s'avère nécessaire. L’escale en Islande se prolonge, l'humeur de Charcot s'assombrit. L'équinoxe approche et, avec lui, une recrudescence de tempêtes dans une région perpétuellement balayée par les dépressions atmosphériques.

Le 11 septembre, les réparations de la chaudière sont terminées et les essais aussi bien à froid qu'à chaud donnent entière satisfaction. Les feux sont allumés et les dispositions sont prises pour quitter Reykjavík le 15 septembre si la météo l'autorise.

Le 14 septembre, une forte tempête qui se lève et se prolonge jusqu’au milieu de la nuit laisse prévoir un retard dans le départ.

 

16 juillet : Saint-Servan  
16 au 17 juillet : Île Guernesey  
21 au 22 juillet : Tobermory (Île de Mull - Hébrides intérieures)
23 au 24 juillet : Baie d’Applecross (Écosse)
24 au 25 juillet : Stornoway (Île Lewis - Hébrides extérieures)
26 au 27 juillet : Tórshavn (Île Streymoy - Féroë)
31 au 1er août : Reykjavík (Islande)
4 au 6 août : Angmagssalik (Groenland)
6 au 7 août : Basefjord (Groenland)
8 au 11 août : Kangerdlugssuatsiaq (Groenland)
15 au 21 août : Ísafjörður (Islande)
23 au 24 août : Milne Land (Scoresby Sund - Groenland)
25 au 26 août : Rosenvinge (Scoresby Sund - Groenland)
27 août : Baie d’Aunay (Côte de Blosseville - Groenland)
29 au 30 août : Mikkifjord (Groenland)
3 au 15 septembre : Reykjavík (Islande)

 

Dans le port de Reykjavík

 

 

 

 

Avant

 

 

Avant Apres