Avant Apres Apres

Héritages

Expéditions polaires

Les trois du Spitzberg

Un soir pluvieux d'octobre 1946, Jacques-André Martin, Robert Pommier et Yves Vallette déambulent dans une rue voisine du port d'Oslo.

Ces trois jeunes alpinistes français reviennent de leur expédition qui les a conduit à traverser à ski d'une partie du Spitzberg pour découvrir et atteindre son véritable sommet.

Yves Vallette, organisateur de l'expédition, rattache le lacet de sa chaussure de montagne, au bord du trottoir. Dans le caniveau, flotte un journal. Son attention est attirée par deux mots : "Tiens ! On parle de "Frankrike" et "d'Antarktik". L'article, un peu égoutté, est découpé. Six lignes dans la page centrale : des officiers norvégiens contestent les droits de la France sur la Terre Adélie. Il apparaît dans ces lignes du quotidien d'Oslo, que le traité de 1924 a "attribué" à la France la Terre Adélie parce qu'elle avait été découverte, avec la terre Louis-Philippe et l'île Joinville, par Dumont d'Urville en 1840.

Or, cela fait plus de cent ans et depuis, aucun Français n'y a plus été. Si la France n'occupe pas ce territoire, y a-t-elle encore des droits ?

C'est ainsi que Yves Vallette, après avoir donné un nom français au sommet du Spitzberg, le mont Général Perrier, à 1 200 kilomètres du pôle nord est avec ses deux compagnons à l'origine de l'idée d'une expédition en Terre Adélie, à 2 600 kilomètres du pôle sud.

Fervents patriotes mais manquant de moyens, « les trois du Spitzberg » sont introduits dans le cercle très étroit du "Club des explorateurs" et font appel à Paul-Émile Victor, qui bénéficie déjà d’une certaine notoriété, pour convaincre le gouvernement français d'organiser une expédition afin de réaffirmer la souveraineté française sur la Terre Adélie.

 

Commandant-Charcot

Le 28 février 1947, le gouvernement convaincu que la France devait être présente dans l'exploration scientifique des régions polaires confie à Paul-Emile Victor, la direction des expéditions au Groenland et en Terre Adélie. Les Expéditions Polaires Françaises sont créées et opérationnelles dès septembre 1947.

Un ancien mouilleur de filets de la Marine américaine acheté en 1947 par le Ministère de la France d'Outre-Mer pour le compte des Expéditions Polaires Françaises, et rebaptisé Commandant-Charcot.

A la fin de l’année 1949, le Commandant-Charcot se prépare pour renouveler la tentative de jonction des Terres Australes et Antarctiques Françaises par les membres d’une expédition scientifique. Le départ se fait à Brest, le 20 septembre 1949.

Dans un premier temps, le navire va longer les côtes africaines avec un arrêt forcé au Cap pour déposer le corps de Jacques-André Martin - intendant et cinéaste - décédé d'une crise cardiaque, au cours de la traversée.

A partir du Cap, le Commandant-Charcot traverse l’océan Indien pour rejoindre le continent océanien et plus précisément Hobart, la capitale de la Tasmanie, où vont être embarquées les caisses de nourriture et de matériel nécessaires à la vie à bord et surtout à la vie sur le continent antarctique.

La traversée pour rejoindre les mers glacées s’effectue sans encombre malgré une mer assez forte, jusqu’à l’approche du “pack-ice”. Le continent est enfin en vue.

En janvier 1950, les français mettent de nouveau le pied en Terre Adélie, 110 ans après Jules Dumont d’Urville.

 

 

Les opérations de débarquement des personnes et du matériel peuvent commencer. Tout est débarqué à l’aide des canots du Commandant- Charcot. La base est baptisé Port-martin en hommage à leur camarade disparu au cours du voyage. Les contre-maîtres construisent les abris qui protègeront les scientifiques durant leur séjour sur cette partie de France.

 

Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense
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Campagne 1949-1950

De 1948 à 1951, le Commandant Charcot, effectue les trois premières missions qui marqueront le retour de la France en Terre Adélie.

Le Commandant Charcot est désarmé et vendu en 1951.

Les Expéditions Polaires Françaises (EPF) organisent pour la France les expéditions de recherche scientifique pour l'Arctique et l'Antarctique de 1947 à 1992.

En janvier 1992, les Expéditions Polaires Françaises fusionnent avec la Mission de recherche des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). Ce nouvel 'Institut français pour la recherche et la technologie polaires (IFRTP) devient, en janvier 2002, l'Institut polaire français Paul-Émile Victor  (IPEV).

 

 

 

le Commandant Charcot

 

Océanographie

COMEXO : Le Jean Charcot

En 1960, la France accuse un retard important sur de nombreuses nations en matière d'explorations marines, comparée aux  États-Unis qui disposent d'une centaine de navires océanographiques, de l'URSS, du japon, de la Grande-Bretagne, et même de l'Allemagne qui dispose à Hambourg d'une très beau centre océanographique.  Sous-équipée,  l'océanographie française a grand  besoin d'un navire de recherche moderne. La Délégation à la Recherche Scientifique et Technique crée le Comité d'Exploitation des Océans (COMEXO) en 1960 et parvient à persuader le gouvernement de la nécessité de construire un navire océanographique de haute mer à la hauteur des ambitions nationales.

 

Le navire

Conçu entre 1962 et, 1963, construit en 1964-1965 par les Forges et Ateliers de Méditerranée, les Ateliers et Chantiers du Havre Duchesne et Bossière et les Chantiers Augustin Normand le Jean-Charcot marque la renaissance de l’océanographie française en haute mer.

D'une longueur de 74,5 mètres et d'un déplacement en charge de  2 200 tonnes, le navire conçu comme un navire pluridisciplinaire, réussit à contenir dans un faible volume une somme remarquable d'installations aptes à satisfaire les savants qui disposent d'un laboratoire par discipline. Les moteurs diesels électriques qui offrent une discrétion acoustique incomparable seront très appréciés par les chercheurs et les marins.

Le Jean Charcot, qui vient s'ajouter au Thalassa, au Coriolis et au Pélagia, est le plus beau fleuron de cette nouvelle impulsion donnée à la recherche océanographie française désormais dotée de moyens lourds. Il est le plus moderne des bateaux océanographiques du monde, le mieux conçu, le mieux équipé.

Lancé en octobre 1965, le Jean Charcot est inauguré, le 25 janvier 1966 à Brest, sous la présidence de M. Alain Peyrfitte, nouveau ministre délégué à la Recherche scientifique et des questions atomiques et spatiales, accompagné de nombreuses autorités et personnalités parmi lesquelles les filles de Jean-Baptiste Charcot, Melle Martine Charcot et Mme Monique Allart-Charcot.

Pour la circonstance, le bâtiment, d'une blancheur immaculée, a hissé le grand pavois. L'équipage paré pour un appareillage, le Jean Charcot quitte son poste pour une croisière de deux heures qui lui fait faire le tour de la rade.

 

L'inauguration du Jean-Charcot    Le baptême du Jean-Charcot

 

Le Jean Charcot, navire amiral de la flotte océanographique française sert remarquablement le Centre national pour l'exploitation des océans (Cnexo), le Comité pour l'Exploitation des Océans (COMEXO), puis L'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (Ifremer), en faisant prendre le grand large à l'océanographie française, jusqu'alors cantonnée dans ses laboratoires côtiers. Il réalise de nombreuses campagnes en Atlantique et 'Atlantique nord et central, ainsi qu'en Méditerranée.

Tous les grands noms de l'océanographie française y ont embarqué. De nombreux équipements scientifiques et de navigation, souvent de grandes premières françaises, voire internationales ont fait, au fil des ans, leur apparition à bord. La première campagne en 1966 et la dernière en 1990 du Jean Charcot auront toutes deux lieux en méditerranée.

 

Extrait du reportage de Thalassa : "À bord du Jean Charcot, le plus grand navire de recherche français." ©INA
http://boutique.ina.fr

 

En 1990 le Jean-Charcot est remplacé par L'Atalante. Après près de 25 ans de service, le Jean Charcot naviguera ensuite sous pavillon du Panama pour effectuer principalement des missions de cartographies pour des compagnies pétrolières et des opérations de reconnaissance bathymétrique avant la pose de câbles téléphoniques sous-marins. En 2007 le Jean Charcot naviguera  toujours au large de Terre-neuve pour la surveillance des pêches. Malgré une vitesse de 10 nœuds, il offre d'excellentes qualités manœuvrières.

 

Le jean-Charcot

 

IFREMER : Le Pourquoi pas ?

Créé par le décret du 5 juin 1984, L'Ifremer est le résultat de la fusion entre : le Centre National pour l'Exploitation des Océans (CNEXO crée en 1967) remplaçant du Comité pour l'Exploitation des Océans (COMEXO) et de l'Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes (ISTPM crée le 4 octobre 1953) qui remplace de l'OSTPM (Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes crée le 31 décembre 1918, successeur du Service Scientifique des Pêches Maritimes, lui-même successeur du Service Technique des Pêches Maritimes, dont on trouve son origine en 1861).

 

Ifremer

À Brest le 27 septembre 2006, en présence de Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense et marraine du bâtiment, de François Goulard, ministre délégué à la Recherche et Jean-Yves Perrot, PDG de l'Ifremer, le nouveau navire amiral océanographique de l'Ifremer et de la Marine Nationale est lancé.

Baptisé Pourquoi pas ?, en hommage au navire à bord duquel le Jean-Baptiste Charcot a mené ses expéditions polaires, ce navire d'une centaine de mètres est un véritable laboratoire flottant.

Commandé en décembre 2002 à Alstom Marine pour une livraison en juillet 2005, la construction par les Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire est financée pour un montant de 66 millions d’euros à hauteur de 55% par Ifremer et 45% par la Marine Nationale.

 

 

Conçu pour des missions hauturière ou côtière d’hydrographie, de géoscience, d’océanographie physique, chimique et biologique, d'intervention sous-marine, sur tous les océans (hors zone polaire) ce navire polyvalent est équipé pour les travaux en route et optimisé pour les travaux en chantier et dispose d'un système pour l'aide de sous-marins en détresse. Capable de mettre en œuvre alternativement deux équipements lourds, type sous-marin de poche Nautile, robot sous-marin ROV Victor 6000 ou engin remorqué, il peut également réaliser des affrètements.

Le Pourquoi pas ? peut embarquer, pour tous océans à l’exception des zones polaires, une quarantaine de scientifiques qui bénéficient d'un important matériel pour la cartographie en profondeur et l'analyse océanographique avec plus de 950 m² de locaux scientifiques.

Avec un équipage de 21 à 32 marins selon le type de mission, le Pourquoi pas ? est utilisé 150 jours par an par les militaires du Service hydrographique et océanographique de la Marine nationale (SHOM) et 180 jours par an par les civils de l’Ifremer.

 

Embarquez à bord du Pourquoi-pas ?
©Télénantes
http://www.telenantes.com

 

 

 

 

 

 

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