Avant

Les vestiges du Pourquoi-pas ?

 

Fortunes de mer

Lors du naufrage tout a été ramené sur le rivage, les gens ont tous réunis et ont tout récupéré.

Les épaves du Pourquoi pas ? n'avaient pas été poussées en haut de la plage, le long d'une ligne continue. Elles gisaient partout sur la large étendue de plus d’un kilomètre de sable gris, entre la dune et la mer qui grondait encore.

 

Gilet de sauvetage

L'équipée laissent leur monture sur la dune et ils errent, effarrés parmis les milliers d'ojets. Il y avait là des des bouées couronnes et ceintures de sauvetage ; des matelas et cousin crevé ; quelques caisses de conserve ; des tables et sièges brisés ; des échelles, des planches ; des poutres ; des avirons , etc ...  

Le consul voit un point saillant au centre de la plage, un meuble qu'il croit reconnaître. C'est le bureau de Charcot, dont le contenu des tiroirs est intact. Il appelle des hommes pour qu'on le retire et qu'on le mette à l'abri.

Ça et là, il repère des pièces de la mission scientifique : des boites d’échantillons, des morceaux d'éprouvettes et des documents mouillés. Il les signale aussi pour qu'on les ramasse.

Gilet de sauvetage qui pourrait avoir été celui du Pourquoi-pas ?

 

Leur difficulté de transport rendant impossible de ramener quoi que ce soit, dans l'immédiat, Albert Zarzecki demande que le documents, instruments de bord, etc., soit ramassé avec soin et mis de côté., et demande au Préfet de Borgarnes de faire transporter à Reykjavík tout ce qui a été trouvé de l’épave du Pourquoi-pas ?.

 

 

Les dernières images

Parmi les débris innombrables, on retrouve à demi enfouies dans le sable, à 3 kilomètres du lieu de naufrage, cinq petites bobines de pellicules Kodak que la mer, durant des semaines, avait rejetées de vague en vague et de rocher en rocher.

Envoyées au consul à Reykjavík, puis confiées au commandant du contre-torpilleur Audacieux qui les ramènent en France, elles sont remises par le docteur Gessain, explorateur du Groenland, à M. Jean Chuzeville, ami dévoué des explorateur et photographe qui reçoit pieusement la mission d’en tirer les images du souvenir.

« Ce n’est pas sans émotion que je me suis mis immédiatement en mesure, aidé par un de mes fils, de procéder au développement de ces pellicules, car nous pensions qu’elles contenaient peut-être la dernière photo d’un visage cher à une maman ou à des petits orphelins ...

Jean Chuzeville

Le papier rouge protecteur, la bande de pellicules et l’axe des bobines ne formaient qu’un bloc tout maculé de sable et de sel marin ...

Nous les avons fait trempés pendant plus de deux heures dans l’eau pure à 15 degrés, constamment renouvelées, afin de bien mouiller le papier et d’éliminer le sel et les grains de sable. Ensuite nous les avons déroulées délicatement en lumière inactinique, puis nous nous sommes appliqués avec des précautions minutieuses à extraire el papier qui faisait corps avec la surface sensible et nous avons procédé au développement selon la méthode habituelle ... ».

C’est la lettre qu’écrit Jean Chezeville, lui en remettant les épreuves d’une vingtaines de clichés qui ont pu être révélés, à M. Paul Pléneau, fraternel ami de Charcot, avec qui il effectua en 1903 la première expédition à bord du Français et la recherche de Guilbaud et Amnusen à bord du Pourquoi-pas ? en 1928.

 

Piellicules sauvées Photo développée Photo développée

Clichés extraits des péllicules sauvées par Jean Chuzeville

Plaque d'embarcation

Au cours de visite officielle en France du mardi 12 avril au vendredi 15 avril 1983 , Madame Vigdis Finnbogadottir, Président de la république d'Islande, a tenu à voir, à titre privé, les souvenirs du Pourquoi-pas ?, conservés au Musée de la Marine.

Au cours de sa visite, le chef de l'État islandais a remis au musée de la marine, en présence de la fille du Commandant Charcot, l'un des points d'interrogation provenant d'une des embarcations du Pourquoi-pas ?.

Madame Vigdís Finnbogadóttir a achevé son voyage officiel par une visite en Bretagne, à Paimpol, la « cité des Islandais ». Elle s’est recueillie au mur des Disparus en mer d’Islande, dans le cimetière de Ploubazlanec.

 

VigdÌs Finnbogadottir

 

 

L'échelle de coupée

Ramenée à Reykjavík, l’échelle de coupée qui a sauvée Eugène Gonidec est descendue à la cave de l'ambassade de France. Découverte plus tard par le chauffeur de l’ambassade qui la reconnaît, il la met dans un lieu plus sûr dans le garage

 

Echelle de coupée

En 1937, de gauche à droite , Guðjón Sigurðsson, Erlingur Dagsson , Hjörtur Þórðarson devant l'échelle de coupée du Pourquoi-pas ?

 

En 1996, au moment d’engager la réfection du garage de la résidence de l'ambassade de France en Islande, on trouve une vieille passerelle.

 

 

Béatrice et Robert Cantoni

Mme Béatrice Cantoni et son époux M. l’Ambassadeur de France à Reykjavík Robert Cantoni, se sont rappellent de l’anecdote rapportée au cour d’un dîner par Elin Palmasottir, journaliste au Morgunblaðið et écrivain spécialiste de la mer.

D'après Elin Palmasottir, M. Voillery, ancien ambassadeur de France en Islande jusqu’en 1959 prenait plaisirs à raconter des histoires aux gens, notamment que la maison était hantée et Il l’expliquait par la présence au grenier, de la passerelle qui avait sauvé Eugène Gonidec.

 

Des années plus tard en France, Paul-Louis Paoli, ancien officier de la marine marchande et officier de réserve de la Marine nationale, initie le projet d’amener L'Étoile et La Belle Poule sur les traces des pêcheurs d’Islande. Ces goélettes présentent des similitudes avec les terres-neuviers et, depuis le naufrage du Pourquoi-pas ?, aucun navire blanc (unité non armée de la Marine) ne s’est rendu à Reykjavík.

Pendant tout le mois de juin, l'Islande organise d’importantes festivités, notamment pour le 17 juin, jour de fête nationale, auxquelles s’ajoutent les hommages de la Marine nationale, aux anciens pêcheurs français  et à l’équipage du Pourquoi-pas ?. À l'époque de la Grande Pêche, il y avait certaines années jusqu’à 200–300 voiliers français venus participer aux campagnes de pêche à la morue au large des côtes d'Islande, ce qui représentait environ 3.000-5.000 marins. Beaucoup de voiliers ne revenaient jamais d’Islande. Dans son livre, Les pêcheurs français en Islande, Elín Pálmadóttir a écrit qu'entre 1828 et 1939, lorsque cette pêche prit fin, les bancs d’Islande virent disparaître environ 400 navires et 4 000 pêcheurs.

 

Le 3 juin 2000, les goélettes navire-école de la Marine nationale L’Étoile et La Belle Poule appareillent de Paimpol pour rejoindre Reykjavík. Paul-Louis Paoli rejoint en avion l’équipage de l’Étoile le 21 juin.

Au cours des festivités, Elin Palmasottir confie  au commandant de L’Étoile que la passerelle du Pourquoi-pas ? se trouve à l’ambassade de France. Yann Cariou n’en croit pas ses oreilles et se rapproche de l’ambassade. Le nouvel ambassadeur, M. Louis Bardollet, s’interroge sur l’authenticité de l’échelle de coupée. Mais pour Yann Cariou, le choc de l’émotion passé, il n’y a aucun doute quand il la voit l’échelle parfaitement conservée. Treize marches, quatre planches à un bout, trois de l’autre, trois tirants de fer et deux renforts sur le même côté. Elle porte encore les marques de chocs contre les rochers.

Le vendredi 23 juin, en présence de l’ambassadeur de France et de Madame le maire Reykjavík,  les marins français assistent aux cérémonies officielles :

  • au carré français de cimetière de  Hólavallagarður de Suðurgata où se trouve la stèle, érigée par les Islandais et inaugurée le 14 juillet 1954, en l’honneur des pêcheurs d’Islande. L’artiste Ríkarður Jónsson a gravé dans la pierre en 1952 quelques mots, en français et en islandais, du livre de Pierre Loti, Pêcheurs d’Islande, : « Il ne revint jamais. Une nuit d'août, là bas, au large de la sombre Islande, au milieu d'un grand bruit de fureur, avaient été célébrées ses noces avec la mer » ;
  • au cimetière de Fossvogur, qui remplace celui de Suôurgata devenu trop petit dès 1932, devant les tombes de marins disparus lors du naufrage du Pourquoi-pas ?.

L’ambassadeur de France confie l’échelle de coupée au commandant de L’Étoile, avec la charge de la ramener en France où elle doit trouver une place honorable dans un lieu appropriée.  Aidé de sept officiers-mariniers, le commandant de l’Étoile transporte à bras la lourde pièce de bois, longue de 5.5 mètres. Avec deux sonneurs qui ouvrent la marchent, ils traversent la capitale en uniforme. Après deux bons kilomètres, le cortège très remarqué par la population et très respecté par les automobilistes a rejoint le port et la goélette. La coupée est embarquée et solidement arrimée sur le pont de L’Étoile pour une traversé jusqu’au territoire français via Brest.

 

Passerrelle embarquée à Reykjavík

 

Le samedi 24 juin, L’Étoile appareille sous un ciel bleu de glace. Tous ses amis de Reykjavík  sont sur le quai.  La goélette est escortée par un remorqueur à bord duquel a pris place l’ambassadeur, le maire et d’autres personnalités. Il fait hurler sa sirène avec une générosité sans limite. L’Étoile décolle du quai où le public la regarde et l’applaudit, pour prendre le large avec La Belle Poule.

Lors du voyage de retour, ils passent par des endroits que Charcot aimait particulièrement, les  îles Vestmann, l’Écosse mais surtout ils font un détour part Rockall. Mystère géologique jusqu’en 1921, l’équipage de Charcot débarqua sur l’îlot pour réaliser de précieux prélèvements.

Le 6 juillet L’Étoile et La Belle Poule arrivent à Brest et se préparent pour les festivités de Brest-Douardenez 2000, où les visiteurs auront le privilège d’être les premiers à voir la relique du Pourquoi-pas ? à bord de L’Étoile.

L’information à peine arrivée se repend comme une trainée de poudre et les musées se positionnent pour obtenir l’objet. Paul-Louis Paoli en charge du dossier veut s’assurer que la passerelle occupera une « place digne du symbole qu’elle représente ».

 

La coupée à Saint-Malo

L’Étoile arrive le 10 septembre à Saint-Malo. Un concours de circonstance l’empêche de s’arrimer au Saint-Louis comme prévu. Le navire trouve finalement au quai Dugay-Trouin,  l’endroit même où fut baptisé le Pourquoi-pas ? en 1908 !

Lundi 11 septembre 2000, le lieutenant de vaisseau Yves Cariou remet le précieux vestige à la Ville de Saint-Malo.

Âgé de 80 ans, Alexis le Conniat, fils de Guillaume Le Conniat, commandant de l’équipage du Pourquoi-pas ? est présent : « C’est un moment très fort, où je pense à mon père ; cette échelle, je l’ai empruntée quand il me faisait monter sur le Pourquoi-pas ? ».

Dans la section permanente consacrée à Charcot, l'échelle de coupée du Pourquoi-pas ? est exposée au deuxième étage de la tour générale du musée de la Ville et du Pays Malouin à Saint-Malo.

Au premier plan, Yann Cariou (à droite) et Alexis le Conniat (à gauche) suivi de Paul-Louis Paoli

 

 « Le bois est comme un être vivant, il semble que dans sa trempe, il garde quelque chose de sa vie passée », Jean-Baptiste Charcot, 1932.

 

L'échelle de coupéee au Musée de Saint-Malo

 

 

Trésor d'épaves

1936

Le 24 septembre 1936, après une plongée de deux heures, le scaphandrier pied-lourd islandais Þórður Stefánsson remonte de l'épave du Pourquoi-pas ?, le petit canon que l’inventeur Eugène Turpin avait offert à Charcot en 1908, une pendulette, un compas, un sondeur, un projeteur de diapositive et quelques autres objets qui sont ramenés en France à bord de l'Audacieux.

 

1961

Début juin 1961, après plusieurs mois de recherche de l'épave du Pourquoi-pas ?, les plongeurs de Reykjavík remonte divers objets : petit compas et son support, bougeoir, serrures, appliques, tuyaux, bouteilles de vin, quelques  plombs de sonde, un tube de niveau d'eau de la chaudière, un morceau de lest de 45 kilos. Andri Heiðberg trouve cinq morceaux de cloche du navire sur l’un desquels on peut lire l’inscription « PAS ».

 

 

1984

Mi juillet 1984, au cours de l'expédition de Jean-Yves Blot sur l'épave du Pourquoi-pas ?, les plongeur remontent à la surface différents objets dont des balles de plomb à douille de laiton (7cm long, douille 13mm diam., balle diam.6,35mm.) quelques carreaux bleus d'une salle de bains ; un potentiomètre de radio, la porcelaine d'une antenne, deux batteries, des bouteilles de verre, une brique marquée « F.D.Langeais » (22,5 x11,5 x 5,2cm).

 

 

 

Ornement

 

 

 

 

 

 

 

Avant

 

 

Avant Apres