Découverte du Saint-Simon

Les  découvreurs du Saint-Simon

Prisca Marester, René Tamarelle et Gérard Bonin - Baptiste Prévost, Yann Houet et Jean-Claude Ridel

 

 

Le Neptune

Fortune de mer

Courant 2000, Jean-Claude Ridel, pêcheur professionnel à Quiberville et l'équipage du Neptune, composé de Yann Houet et Baptiste Prevost, se rendent sur leur zone de pêche.

Sur site, ils relèvent leurs filets ; et comme il arrive parfois, ils trouvent des bouts de ferraille pris dans leurs mailles.

Celui-ci nettoyé, les morceaux de bois iront rejoindre la collection de fortunes de mer du patron pécheur.

 

 

 

Quelques temps plus tard, Jean-Claude fait part à René Tamarelle de sa découverte. Ami d'enfance, retrouvé depuis peu sur la côte de Quiberville-sur-Mer, René lui avait demandé de le prévenir s'il trouvait quelque chose d'intéressant en mer ; et cette croche, à faible relief au sondeur, pourrait être l'écho d'une épave.

 

Jean-Claude Ridel, Yann Houet, Baptiste Prévost et René Tamarelle

Jean-Claude Ridel, Yann Houet, Baptiste Prévost et René Tamarelle

Clous du Saint-Simon

 

 

L'examen des pièces s'avère très intrigante : une longue tige de bronze de 48 cm, un clou en fer de 13 cm et un clou en bronze de 11 cm à l'extrémité recourbée ; chacun des éléments, plus ou moins enveloppé de fragments de bois vraisemblablement assez anciens.

La forme d'un des clous peut-être une indice significatif sur la période de construction d'un navire.

René commence ses recherches documentaires dans sa bibliothèque et autres archives et communique ses informations auprès de Jean-Pierre Joncheray, archéologue de renom et spécialiste des épaves antiques, afin de l'aider dans la datation des pièces.

 

 

Broche du Saint-Simon

 

Cinq-Mars

Parallèlement à ses investigations terrestres, René entreprend à partir août 2002, quelques incursions sous-marines dans la zone où les fragments de bois ont été découverts avec sa compagne Prisca Marester.

Les conditions de plongées sont délicates. Selon les recommandations de Jean-Claude, ils ne peuvent plonger qu'à marée haute en fonction de certains coefficients de marée, sans mouiller sur zone afin de préserver la confidentialité du site de pêche. De plus, non loin des côtes, il est préférable de plonger après que des vents favorables aient soufflés plusieurs jours pour s'assurer d'un minimum de visibilité correcte sous l'eau.

Ils découvriront alors un site très ensablé, duquel émergent quelques vestiges du passé. Parsemés çà et là, les quelques éléments qui restent au fond de l'eau viennent confirmer qu'il s'agit bien d'une épave de navire : de grandes ancres, une rangée de cap de mouton qui se présentent comme suspendus en l'air, des écubiers, des chaînes, un cabestan, plus loin un safran.

 

 

 

Croquis de l'épave du Siant-Simon

 

 

 

Brique trouvée sur l'épave

L'épave semble ancienne. L’absence de motorisation et la présence de trous sur le pont et de cerclages semblables à des anneaux de renfort de mâts permet d'avancer l'hypothèse qu'il s'agit certainement d'un bateau voile de deux voire trois mâts.

De leurs plongées, ils trouveront un artéfact pouvant leur donner un indice sur l'identité du navire : une brique réfractaire, parmi d'autres, sur laquelle est estampillée les mentions "CINQ MARS - (I&L)" . Ce sera le nom donné provisoirement à l’épave en attendant de retrouver sa véritable identité.

Les municipalités d'Île et Vilaine renseigneront sur les manufactures de briques de Cinq-Mars-la-Pile et de Langeais en réponses aux courriers de René.

Mais les recherches progressent lentement.

C’est lors d’une de plongée l'année suivante, que l'épave livrera un indice des plus précieux, déterminant pour l'identification de l'épave. Plongées mémorables

 

Plongées mémorables

Le 7 septembre 2003, René et Prisca emmènent les plongeurs du GCOB, leur club de plongée, sur l'épave du HMS Berkeley, chère à leur cœur car ils y ont retrouvé jadis en compagnie d’Olivier Gentil, la cloche. Les plongeurs du club n'ont prévu de plonger que le matin. Mais les conditions météo, mer d'huile et grand soleil, sont trop belles pour ne pas continuer à en profiter.

Aussi, René entend prolonger cette magnifique journée en faisant une autre plongée avec son bateau. Gérard Bonin enchanté par cette proposition embarque, l'après-midi, sur Manatee pour une seconde plongée.

Marée haute et météo favorable, René décide d'aller plonger sur le "Cinq-Mars".

 

 

Jean-Claude Ridel, Yann Houet, Baptiste Prévost et René Tamarelle

Prisca Marester, Gérard Bonin et René Tamarelle

 

Arrivé sur zone, René passe la barre à Prisca qui positionne le bateau au dessus de l'épave et assurera la sécurité en surface. René et Gérard s'immergent.

Les conditions sont exceptionnelles et offrent une grande visibilité sous l'eau, permettant d'observer l'épave dans son intégralité. Les plongeurs explorent le site en le survolant sans avoir à plonger le nez collé sur la "tôle" et bénéficient ainsi d'une vision quasi globale du site. C'est en planant au dessus de l'épave que, soudain, René aperçoit un maigre filet décrivant un cercle. Il se dirige promptement vers ce spectre pour l'observer de plus près. Il essaye de dégager un peu l’objet, mais le sable est dur comme une sorte de ciment maigre. Gérard le rejoint et le regarde s'affairer. Mais les minutes passent et il temps de remonter.

Prisca se rapproche et récupère les plongeurs. René interroge alors Gérard pour savoir si comme lui, il a vu la même chose en fin de plongée. Gérard répond avoir fait une superbe plongée et s'être étonné de l'avoir vu piquer sur l'épave et s'évertuer à gratter le sable. René annonce alors que ce qu'il a aperçu était sans aucun doute le liseré d'une cloche ! Gérard n'en croit pas ses oreilles, d'autant qu'il était à ses côtés et qu’il n'a vu que la forme d'un tube.

Mais René en est sûr, il a trouvé la cloche du bateau. Gérard reste dubitatif. Il est vrai que le sable tellement dur empêchait de dégager l'objet et mieux l'apercevoir.

 

Cloche ensablée

 

 

 

Dès le lendemain en compagnie de Stéphane Novick, il retourne sur l'épave pour confirmer ce qu'il a vu. Cette fois, il réussi à creuser un peu plus ce sable et à glisser quelques doigts autour de l'objet. La forme ne reste pas droite, comme pourrait le faire un tuyau, mais part en bais. L'objet entre aperçu la veille est bien une cloche.

 

 

 

 

 

René contacte alors Jean-Claude pour lui faire part de sa découverte. Mais les sorties plongées à cet endroit ont été repérées sur la zone de pêche et cela commence à susciter la curiosité. Après discussion, la décision est prise de préserver l'objet et de remonter la cloche.

 

Cloche dégagée

 

Les vendredi et samedi suivants, René, Prisca, Olivier Gentil et Stéphane Novick retournent plonger sur le "Cinq-Mars"

Les palanquées se succèdent tour à tour pour dégager la cloche. Le sable est dur, rempli de cailloux et autres débris.

Les opérations avancent difficilement, mais peu à peu l'objet se révèle aux plongeurs, cependant du renfort serait nécessaire pour réussir à la libérer de l'épave.

Le samedi 13 septembre 2003, René à donc convié ses amis pour une sortie plongées sur cette nouvelle épave.

 

 

 

 

Le dimanche 14 septembre 2003, la météo clémente, cette fois encore, laisse présager une journée magnifique qui s'annonce très prometteuse en émotions. Aussi, tôt le matin, les plongeurs embarquent sur le port de Dieppe. Parmi eux, viendront se joindre à Olivier et Stéphane, François Mathieu, Hélène Boyenval, Pascal Canessant, Dominique Mazier qui ont répondu à l'appel pour accompagner Prisca, René et sa fille Emma pour cette journée spéciale.

 

En direction de l'épave

 

 

L'équipage du Neptune

Après un court trajet le long de la côte d'albâtre, le bateau arrive près du site. René commence le briefing de la plongée et définit l'ordre d'immersion des palanqués. Les plongeurs écoutent attentivement les explications: Après qu'il ait assuré le mouillage, ils s'immergeront tour à tour selon l'ordre et le timing définis pour découvrir l'épave en bois du vieux voilier. Pas un mot sur la cloche, la surprise doit rester entière pour les plongeurs qui ne sont pas encore dans la confidence.

Le bateau se positionne au dessous de l'épave et le mouillage est largué. Peu de temps après, ils sont rejoints par le Neptune et son équipage. Les deux capitaines finalisent les derniers détails de l'opération en déterminant notamment un mode de communication pendant que René sera sous l'eau.

 

 

Les plongeurs se préparent. Prisca prend la barre et positionne le bateau pour la mise à l'eau de la première palanquée, puis s'écarte du mouillage. Quelques minutes après, Prisca se redirige vers la bouée pour récupérer René remonté en surface après avoir assuré le mouillage.

Pendant que Dominique, Pascal et Hélène s'immergent, René rappelle les dernières consignes à la dernière palanquée chargée d'une mission, puis re-plonge pour les guider et leur faire découvrir la cloche.

 

 

Les plongeurs

René Tamarelle, Prisca Marester - Hélène Boyenval, Pascal Cannessant - Dominique Mazier - Olivier Gentil - Stéphane Novick

  • Simon 1/14

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    Ancre à jas

    Ancre à jas
  • Saint-Simon 2/14

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    Ancre principale

    Ancre principale
  • Saint-Simon 3/14

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    Détail de l'ancre principale

    Détail de l'ancre principale
  • Saint-Simon 4/14

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    Briques réfractaires

    Briques réfractaires
  • Saint-Simon 5/14

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    Cabestan

    Cabestan
  • Saint-Simon 6/14

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    Caps de moutons

    Caps de moutons
  • Saint-Simon 7/14

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    Chaînes

    Chaînes
  • Saint-Simon 8/14

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    Cloche

    Cloche
  • Saint-Simon 9/14

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    Broche d'assemblage

    Broche d'assemblage
  • Saint-Simon 10/14

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    Écubiers

    Écubiers
  • Saint-Simon 11/14

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    Emplature de mât

    Emplature de mât
  • Saint-Simon 12/14

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    Membrures

    Membrures
  • Saint-Simon 13/14

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    Safran

    Safran
  • Saint-Simon 14/14

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    Treuil

    Treuil

 

 

A la remontée de la deuxième palanquée, Olivier, Stéphane et Prisca se mettent à l'eau ... avec une autre cloche et rejoignent René au fond de l'eau. En effet, René n'a pas voulu laisser l'épave sans cloche ; alors il a décidé, comme pour laisser une offrande en échange de ce cadeau du destin, de remplacer celle prélevée, par une autre cloche anonyme trouvée chez un brocanteur.

Au signal donné, Jean-Claude pousse ses moteurs et dirige son bateau comme convenu lors des préparatifs. Au fond, la cloche résiste et d'un coup s'arrache de l'épave comme un projectile. René gonfle le parachute et doucement la cloche rejoint la surface. Jean-Claude, Yann et Baptiste récupèrent le parachute et hissent la cloche à bord du Neptune.

 

 

la cloche du Siant-Simon sortie des eaux

Stéphane Novick, Olivier Gentil et Yann Houet

Le Cinq-Mars livre son secret

Le 9 novembre 2003, après avoir reposée plusieurs semaines dans l'eau douce, René décide d'entreprendre le décapage de la cloche. L'objet est prometteur : 56,4 kg et l'épaisseur des concrétions laissent bien espérer une décoration riche et des inscriptions magiques (nom, port d'attache et date de naissance).

Patiemment, minutieusement, il libère la cloche de sa gangue en prenant soin de bien démarrer sur la partie centrale de l'objet. Après une heure de décapage, aucun nom n'apparait. Deux heures de travail plus tard, toujours aucune inscription sauf quelques cercles en haut et en bas. Peu à peu, ces illusions s'envolent : vraiment découragé et un peu déçu après trois de nettoyage sans qu'auncun indice ou inscription n'apparaisse. Quelle déception !

Dépité et fatigué, il n'avait plus de courage pour finir le décapage après ses heures laborieuses. Il décida d'interrompre le travail pour se reposer et réfléchir.

C'est alors que l'idée surgit : En fait, il avait le choix de commencer le décapage à l'endroit supposé où devait figurer le nom à savoir l'avant de la cloche devant être était la partie dégagée et l'arrière la partie sous le bras de manoeuvre. Et si les inscriptions étaient présentes non pas sur l'avant mais sur l'arrière de la cloche.

D'un bond, il reprit activement le travail que laissé en plan quand tout à coup un petit morceau de concrétion éclata laissant apparaître un léger relief. Fou de joie, il stoppe net le décapage. Presque totalement nettoyée, seule reste une petite partie à découvrir ; mais quelle partie ! Un moment pareil ça se déguste et pas tout seul de préférence.

Frédéric David et Nadia Renard, seules personnes habitant à proximité et joignables à une heure tardive, viennent rejoindre René et Prisca pour partager ce moment. Pour que les amis vivent également ce suspens quasiment en direct, René diffuse par mail la progression du nettoyage : une lettre, une photo. A chacun de résoudre l'égnime.

 

Décapage de la cloche

René Tamarelle, Nadia Renard, Frédéreic David

A suivre ...

Le Saint-Simon retrouvé

Les fouilles du Saint-Simon

La cloche du Saint-Simon entre au musée

 

 

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